Il faut constater la diversité de la sélection de films du festival de Gérardmer 2021 : les longs métrages se succèdent et on y met en scène des lieux et des cultures de pays très différents. Impetigore, en Hors Compétition, nous arrive d’Indonésie.
Le film commence alors que Maya et son amie Dini, hôtesses de route, se font attaquer sauvagement par un individu étrange. Enquêtant sur son passé, Maya se rend compte qu’elle est la descendante d’une importante famille d’un village éloigné. Sur place, elle apprend qu’une terrible malédiction pèse sur les lieux, dont sa famille n’est autre que la cause.
Impetigore a toutes les cartes en main pour être un bon film d’horreur sur fond de malédiction animiste et démoniaque. C’est pourtant un film passablement raté dont les quelques séquences parfois réussies ne pardonnent pas le reste, comme la séquence d’introduction ou celle de révélation du passé de Maya autour du théâtre des ombres.

Tantôt obséquieuse tantôt timide, la mise en scène mériterait un équilibre que le film n’arrive pas à trouver. Quand on pense qu’il pourrait décoller, la scène s’arrête à plat ; quand au contraire, cela mériterait que l’on s’y attarde, on a droit à des coupures de rythmes. Le film a alors une dimension clairement frustrante, où ce qui s’y passe n’est jamais vraiment passionnant, mais jamais infâme non plus. Ce qui est certain, c’est que les émotions ne viennent pas, juste un sentiment que tout ce qui se passe est arbitraire, et mal orchestré.
Ces problèmes se doublent d’un problème de script, le film essayant d’être plus intelligent qu’il ne l’est. La présence de certaines séquences, notamment de flash-backs de révélation en deus ex machina insupportablement longues, rend parfois le film même indigeste. La fin, quant à elle, frôle l’absurdité totale. L’idée de départ est pourtant bonne ; elle manque cependant de cohérence et de dynamique globales pour que le film soit pleinement convaincant.

Impetigore, de Joko Anwar. Avec Tara Basro, Marissa Anita… 1h47