Après trois classiques réalisés par Sam Raimi entre 1981 et 1993 et un remake terrifiant sorti en 2013 et mis en scène par Fede Alvarez, la mythologie Evil Dead est de retour depuis 2015 en format série. Sam Raimi est revenu à la production et à la réalisation de certains épisodes pour remettre son bébé sur les rails. Après deux premières saisons très réussies, la troisième vient de sortir sur Netflix, l’occasion de vous présenter la suite des aventures de Ash contre le mal, d’abord diffusées sur Showtime.
Une série dans la droite lignée du trip unique de Evil Dead
Cette série est d’une fidélité totale à ce qu’était Evil Dead. Une série en dehors du temps, qui casse totalement les codes des shows lambdas. Ash VS Evil Dead a réellement une identité unique et personnelle. Un trip violent, terriblement gore, mais aussi extrêmement décalé et drôle. Sam Raimi est de retour à ses premiers amours, en reprenant le second degré qui caractérisait les deux suites de son classique de 1981. Il s’éloigne de l’approche horrifique de Alvarez pour revenir à un comique sanglant, si efficace. Ash VS Evil Dead reprend des codes enfouis depuis un certain temps : une violence décomplexée, un humour décalé et trash, et des personnages charismatiques. Et surtout une action totalement décérébrée, terriblement rythmée, qui oscille constamment entre des ressorts horrifiques, ostentatoirement gores ou comiques. C’est une joie totale que de retrouver Bruce Campbell dans son rôle culte. L’acteur n’a rien perdu de sa verve et prend un plaisir non dissimulé de revenir botter le cul du mal. Les éléments qui caractérisent si bien les films sont de retour : le necronomicon bien sur, la tronçonneuse culte, mais également le chalet ou la vieille Delta, la voiture de Ash qui a traversé le temps et l’espace sans une égratignure. Les clins d’œil aux fans sont légions, mais le show s’adresse également aux néophytes en offrant de nouvelles aventures au héros. Ash VS Evil Dead est aussi un moyen d’élargir la mythologie Evil Dead avec originalité et imagination. La créativité déborde de ce show, même si la troisième et dernière saison est un peu moins percutante que les précédentes.
Une troisième saison plus poussive, moins crédible, plus superficiel. Les showrunners ont moins de choses à raconter et perde quelque peu l’aspect traditionnel, l’aspect système B, pour tenter une approche plus extravagante, teintée d’incrustations ratées et de CGI assez dégueux. Le show perd un peu de son identité irrévérencieuse et bizarre pour entrer dans un tout venant plus abordable. Le manque d’inventivité dans l’écriture se fait ressentir à l’écran : les tribulations de l’équipe de chasseurs de démons sont moins convaincantes, sonnent moins concrètes. Reste pour autant des séquences très originales, mais aussi provocantes à souhait, pour divertir les amateurs de sang, de violence et d’humour irrévérencieux. On regrette que le show ait été annulé, surtout après le twist final de la dernière saison, mais on peut encore se consoler grâce à Netflix qui diffuse les trois saisons.