Première cuvée de 2018 signée Marvel, Black Panther est surtout un symbole fort dans une industrie cinématographique en pleine mutation et où un blockbuster au casting majoritairement noir a de quoi faire grand bruit. Après un Thor : Ragnarok au capital humour conséquent – mais rapidement oubliable – la firme Marvel sort des sentiers battus avec un film à la fois extrêmement divertissant, intelligent et à la dimension politique indéniable.
Suite aux derniers événements survenus dans Captain America : Civil War, T’Challa retourne à Wakanda pour monter sur le trône et régner sur une nation africaine à l’avancée technologique exceptionnelle. Au même moment, un ancien ennemi ressurgit et met à mal T’Challa et fait resurgir des secrets et blessures du passé qui mettront en danger Wakanda mais également le reste du monde.
Nouvelle origin story après les débuts – mitigés – de Peter Parker dans Spider-Man Homecoming, c’est donc au tour de T’Challa de rentrer dans l’arène et de nous emmener dans son pays, le Wakanda, caché au reste du monde grâce à des technologies utilisant le vibranium, un minéral qu’ils exploitent en masse et également utilisé dans le costume de Black Panther ou encore le bouclier de Captain America entre autres. Dans ce film, le réalisateur de Fruitvale Station et Creed, Ryan Coogler, fait appel à la crème des acteurs afro-américains que ce soit Lupita Nyong’o ou encore la star montante Daniel Kaluyaa ainsi que des acteurs chers à son cinéma comme Michael B. Jordan. En réunissant un tel casting et décider d’aborder la culture africaine à travers un blockbuster Ryan Coogler tente là un sacré pari qu’il relève haut la main.
Allier cultures ancestrales africaines et modernité sans que l’un vienne empiéter l’autre est probablement ce qui rend Black Panther si spécial. Car même si le Wakanda vit à la pointe de la technologie – notamment en matière d’équipements et d’armes – l’essence même d’une culture africaine forte est omniprésente notamment avec les différentes tribus représentées, les tenues ainsi que les rituels que ce soit la cérémonie du sacre du roi ou lorsque T’Challa rend visite à ses ancêtres. On sent dès lors l’importance de Black Panther de s’inscrire dans une véritable identité et de faire de Wakanda un personnage à part dans l’univers Marvel en découvrant son origine mais en l’impliquant petit à petit dans une perspective plus large.
En effet, Black Panther c’est aussi la confrontation de deux mondes. Celui bâtit par les ancêtres de T’Challa reposant sur le principe du “moins on nous voit, mieux on se porte” qui était peut-être vrai à l’époque et d’un autre côté un roi tiraillé entre respect des traditions et envie de modernité dans un monde où les conflits font rage. Une dimension éminemment politique émane de ce film posant la question d’aider ou pas le reste du monde au risque de perdre l’exclusivité de leurs avancées technologiques.
À côté de ça deux méchants dont l’un totalement cupide porté par un Andy Serkis qui s’amuse comme jamais et le second magnifié par Michael B. Jordan qui vient remettre en cause toutes les certitudes de T’Challa concernant aussi bien le pays que sa propre famille et qui veut imposer une domination mondiale totalement noire régit par la violence afin de libérer les oppressés dans le monde entier.
Et malgré quelques fonds verts pas totalement maîtrisés, Black Panther se révèle être une grande aventure aux deux premiers tiers absolument divertissante, maîtrisée avec de véritables enjeux alors que le dernier tiers du film est légèrement plus attendu mais n’en reste pas moins divertissant. Et Black Panther, en plus de mettre à l’honneur la communauté afro-américaine, nous offre avant tout un trio féminin de taille, charismatique et aussi badass que la plupart des héros Marvel. De quoi autre un second coup de pied à l’industrie hollywoodienne bien là où il faut.
Black Panther réussit son pari sur tous les fronts s’inscrivant dans la logique Marvel – avec un humour plus contenu et mieux utilisé – mais de véritables idées, une richesse visuelle impressionnante et un casting qui marquera les esprits. Sans forcément ‘’révolutionner’’ le genre, Marvel nous offre malgré tout un joli tour de force afin de redonner un nouveau souffle à la firme avant de nous achever en mai prochain avec Avengers : Infinity War.
Black Panther de Ryan Cooler. Avec Chadwick Boseman… 2h15
Sortie le 14 février
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