Après un premier opus sorti en 2017, Andy Muschietti est de retour derrière la caméra pour mettre en scène la suite des aventures du club des loosers face au terrible Grippe-Sous. Le jeune casting du premier film est remplacé par les professionnels du moment, dominés par James McAvoy et Jessica Chastain. Mais la vraie attraction est toujours Bill Skarsgard, absolument mémorable en clown maléfique. Malheureusement, contre toutes attentes, ce deuxième épisode est moins convaincant que son prédécesseur.
Contrairement à It version 1990 où Tommy Lee Wallace préférait unir les deux chapitres sur un seul film dans un montage alternatif entre la jeunesse et l’âge adulte, Andy Muschietti choisit de séparer les deux timelines. Ça Chapitre 2 est donc centré pratiquement exclusivement sur la partie adulte. Un choix intéressant, qui justifie totalement les deux films. Pour résumer brièvement, Ça Chapitre 2 ne légitime en aucun cas ses 2h50 de métrage, ni même certains choix scénaristiques douteux. Heureusement Bill Skarsgard assure une fois de plus le spectacle et permet de faire passer la pilule.
Merci Grippe-Sous d’être là
Sans détour, Ça Chapitre 2 est beaucoup moins flippant que le premier film. Andy Muschietti perd en ressorts horrifiques par rapport à son premier coup d’essai. Tandis que le précédent chapitre jouait énormément sur l’ambiance, distillant une inquiétude omniprésente jusqu’à un climax final sous forme de blockbuster bancal, le second opus délaisse cette approche pour jouer la carte du jump-scare classique. Le cinéaste ne parvient pas à reproduire les enjeux du premier film, ni même les idées d’écriture parfois brillantes, se contentant de proposer un film d’horreur relativement simpliste, à ranger dans la case des divertissements pour adolescents façon Blumhouse. Finalement, ce deuxième Ça ne distille pas une grande peur, juste quelques jump-scares réussis, et une violence gore appréciable. La dentition de Grippe-Sous n’y est pas pour rien !

Andy Muschietti joue presque sur le terrain de la comédie, réservant quelques vannes inattendues, et plutôt réussies. Le duo Bill Hader / James Ransone assure le spectacle comique, laissant doucement sombrer Ça Chapitre 2 dans le tout venant hollywoodien. Même si les ressorts comiques sont bien gérés, était-ce vraiment ce que le public voulait voir ? Finalement, le personnage le plus drôle du métrage reste sans aucun doute Grippe-Sous, et son humour noir diabolique. L’esprit malicieux et pervers, sa manière de jouer avec ses victimes est toujours un plaisir presque sadomasochisme tant le personnage fascine dans sa violence et son désir de destruction. Bill Skarsgard est incontestablement le plus convaincant du casting et de cette histoire pas toujours passionnante. Il relève la barre, et chacune de ses apparitions est dantesque, relançant l’intérêt du spectateur pour un scénario beaucoup trop mécanique. Paradoxalement, Andy Muschietti n’abuse pas de sa présence, utilisant son spectre avec parcimonie, permettant ainsi à chacune de ses manifestations d’être impactante.

Mais Ça Chapitre 2 n’est qu’un pastiche du premier opus, reprenant les mêmes ficelles sans y apporter de nouveautés. Le nouveau casting ne soulève pas grand chose de plus à l’écriture des personnages du premier film, et l’histoire part parfois en cacahuète. L’idée de cette incantation spirituelle composée d’artefacts stupides n’aide pas l’histoire à trouver une identité logique, et le spectateur y croit forcément moins que dans le premier film. Grippe-Sous est moins inquiétant, et les ressorts horrifiques sont éculés depuis une éternité. On regrette qu’Andy Muschietti n’arrive pas à se renouveler, et se contente de ressasser les mêmes artifices que dans le précédent épisode.
Finalement, Ça Chapitre 2 est une grosse déception. Durée excessive, scénario mécanique, ressorts horrifiques éculés. Reste un casting appréciable et un Grippe-Sous ultra charismatique et bourré d’un humour noir satisfaisant. ?
Ça : Chapitre 2 d’Andy Muschietti. Avec Bill Skarsgård, James McAvoy, Jessica Chastain… 2h50
Sortie le 11 septembre