They avait tout pour être un sacré concurrent à la Caméra d’Or 2017. Sa réalisatrice avait été repérée quelques années plutôt par Jane Campion, la voilà aujourd’hui en Séance Spéciale à Cannes pour un premier long-métrage, un drame plus précisément. J a 14 ans et prend des médicaments pour retarder sa puberté car “They” sont en plein questionnement quant à cette identité sexuelle. Fille ou garçon ? Son coeur balance sans jamais lui donner la réponse jusqu’au jour où ses parents sont contraints de partir. C’est alors que sa soeur Lauren et son petit-ami débarquent à la maison et c’est lors d’un dîner dans la famille de ce dernier que tout va changer.
Un bon début, une bonne fin… mais où est le milieu ?
Un synopsis au point et un casting plutôt alléchant notamment ce personnage de J, tout commençait bien pour ce film délicat et poétique. Le questionnement de J sur son identité sexuelle, cette liste qu’ils font pour savoir s’il est fille ou garçon ou parfois même rien, ses tenues qui varient du pantalon à la robe… Tout était fait pour que nous plongions dans la réflexion complexe de cette personne et puis c’est le drame puisqu’il n’y a strictement plus rien.
J est engloutie dans cette réunion familiale sans intérêt où l’on voit plus souvent le petit-ami de Lauren qu’autre chose à tel point qu’on oublie que J est dans la maison. Le film souffre de grosses longueurs et d’un scénario qui part en lambeau au fur et à mesure qu’il avance et nous on contemple ce naufrage qui nous fait quand même bien de la peine parce que le film avait de quoi faire la surprise. Le scénario était là, la poésie, le sujet abordé était intéressant et son acteur principal Rhys Fehrenbacher aurait pu être mille fois plus impressionnant encore.
They est un premier long-métrage un peu raté malheureusement même si l’intention était là, la réalisatrice se perd dans son film en le sous-exploitant totalement et malheureusement la force de jeu du personnage principal n’arrive à combler ce trop plein de lacunes.