[CRITIQUE] Après la tempête : Et s’il venait de me réconcilier avec le drame japonais ?

Les films japonais et moi c’est une longue histoire assez compliquée. Enfin plus précisément les drames japonais comme Harmonium récemment. Les films sont longs, prennent du temps à s’installer, jouent beaucoup sur les sentiments et soyons honnêtes ça me fait chier. Enfin ça me faisait chier parce que oui, j’ai l’impression d’être de plus en plus réceptive et sensible à ce genre de films. Est-ce que Après la tempête aurait réussi à me réconcilier avec le drame japonais ? On dirait bien. 

La vie de Ryota est bien loin de ce qu’il avait imaginé. Pourtant écrivain prometteur, il dilapide le peu d’argent qu’il gagne en tant que détective privé dans des courses et des jeux de loterie. Résultat, il ne peut même pas payer la pension alimentaire de son fils après son divorce avec Kyoko. Bien décidé à refaire bonne figure auprès des siens, un typhon qui passe sur la ville et qui les contraint de rester enfermer va peut-être enfin lui permettre de renouer avec eux.

Un film délicat et plein de sensibilité

Rien ne sert de courir il faut partir à point nommé. Hirokazu Kore-Eda sait ce qu’il fait et où il veut nous emmener même si, certes, ça peut prendre un peu de temps mais au lieu de voir ça comme une succession de plans ennuyeux, le réalisateur fait une vraie analyse d’un homme, d’une famille et de ses désillusions. Le typhon n’est qu’un prétexte pour dépeindre cette famille, ses rêves et la douloureuse réalité. Après la tempête c’est le constat d’un homme. Ce qu’il espérait et ce qu’il obtient finalement pour faire un constat amer : rien ne s’est passé comme prévu. Au lieu d’essayer d’avancer, Ryota reste coincé dans ses désillusions et cette vision parfaite qu’il s’était fait de sa vie de famille au lieu d’avancer et de laisser son ex-femme avancer aussi.

Le réalisateur dépeint avec élégance une galerie de personnages attachants, attendrissants, avec leurs qualités mais aussi leurs défauts. Après la tempête c’est une tranche de vie dans laquelle tout le monde peut se reconnaitre et malgré quelques longueurs qui viennent par moment casser le rythme du film, il n’en reste pas moins une jolie et mélancolique réflexion sur la famille et la vie en général.

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