[CRITIQUE] Baby Phone : Un huit-clos qui fait rire mais aussi réfléchir

Comment un simple dîner entre famille et amis peut devenir un véritable champ de mines prêt à exploser à tout moment et où toutes les boules puantes cachées jusque là sont prêtes à être balancées entre deux verres de vin ? A cause d’un simple baby phone. Adapté de son court-métrage du même nom, Olivier Casas réalise là son premier film. Une comédie à huit-clos où la moindre étincelle risque de faire éclater l’entente qui régnait plus ou moins entre les membres de cette famille et de leurs amis. 

Original et efficace

Des comédies on en voit défiler toutes les semaines alors arriver à se démarquer avec quelque chose d’original ça devient compliqué et pourtant Baby Phone ne ressemble à aucune autre comédie. Quand Ben invite ses amis d’enfance Nathan et Simon à dîner à la maison, il n’imagine pas une seule seconde le cataclysme que ça va provoquer lorsqu’au détour d’une discussion dans la chambre d’enfant entre Nathan et Simon, Ben va faire de terribles découvertes et ainsi remettre une cause des années d’amitié.

Une idée simple et efficace comme on les aime avec une structure qui fait monter la tension jusqu’à son paroxysme lorsque Charlotte la mère de famille finit par craquer et balancer ses quatre vérités sur tout le monde. Et surtout, qui n’a jamais balancé sur ses amis au détour d’une discussion privée ? Sauf que là, plus rien ne va. Coincés dans cet appartement devenu soudainement trop petit pour eux, les trois amis vont s’engueuler, se taper dessus -au sens propre comme au sens figuré, mais ils vont surtout apprendre ce qu’est la véritable amitié. Notamment à travers le père de Ben, Hubert formidablement interpréta par Michel Jonasz qui, pourtant quasiment silencieux tout du long du film, va tenir un discours juste et qui résonnera en chacun d’entre nous.

Une mention spéciale toute particulière pour Pascal Demolon qui est un véritable sketch à lui tout seul que ce soit dans ses dialogues que dans les situations rocambolesques dans lesquelles il arrive à se mettre. Un rôle qui le met réellement en lumière, lui qui était habitué depuis tant d’années aux secondes rôles et bien là, il prend toute la place et nous on est ravi.

Une bande-originale qui envoie du lourd

Pour ses musiques, Olivier Casas a fait appel au compositeur Laurent Aknin ce qui donne lieu tout du long à de superbes musiques et surtout cette dernière chanson interprétée par Medi Sadoun qui donne au final tout son sens à ce film. Parce que Baby Phone c’est aussi l’occasion d’aborder les rapports humains et qui est-on vraiment ? A-t-on besoin de faire semblant pour réussir ? Est-ce que toutes les vérités sont-elles toujours bonnes à dire ?

Cette musique rythme le film qui enchaîne sans cesse sur de nouveaux gags, de nouvelles révélations et tout ceci toujours dans la bonne humeur malgré le ton grave qu’aborde le film. Parce qu’au final ça se finit toujours bien, que les amis c’est bien dans les mauvais moments mais aussi dans la réussite et qu’un couple peut avoir des hauts et des bas mais ce n’est pas pour ça qu’ils doivent se séparer.

Baby Phone est un film profondément humain qui pousse à la réflexion que ce soit sur la famille ou sur les amis. Une vraie bonne comédie qui tient toutes ces promesses et rien que pour ça, on peut dire bravo !

0 Commentaire

Laisser un commentaire

%d