Après Paris zombifié dans La nuit a dévoré le monde, nous voilà désormais dans un Paris embrumé avec Dans la brume de Daniel Roby qui réalise là son quatrième long-métrage. Film catastrophe sur fond d’étrange brume mortelle qui a envahit la capitale, obligeant les habitants à se réfugier en hauteur pour éviter une mort certaine. Au coeur de ce Paris apocalyptique, Matthieu et Anna vont tout faire pour sauver leur fille Sarah coincée dans cette brume – mais protégée par une bulle à cause d’une maladie rare -.
Décidément Paris inspire nos derniers films de genre et le moins qu’on puisse dire c’est qu’on est servi. Pourtant il y avait certainement de quoi s’inquiéter lorsqu’un film aussi couillu avait soigneusement gardé à l’abri du public et de la presse malgré des premières images qui ne pouvaient laisser présager que le meilleur à venir. Et malgré quelques petites faiblesses par ci, par là on peut le dire, le cinéma français se porte plutôt très bien. Avec un travail minutieux sur ce Paris embrumé, rendant les scènes en extérieur aussi impressionnantes que les vues aériennes, ce petit film apocalyptique n’a rien à envier aux grosses productions hollywoodiennes.
Il est indéniable que le charme parisien fait tout son effet ici entre l’appartement typique, les toits de Paris à perte de vue mais également ses rues, créant ainsi une dichotomie entre ces espaces restreints et la grandeur qu’invoque la capitale.
Et, comme pour accompagner l’esthétisme léché du film, le duo Duris/Kurylenko au charisme fou, véritables héros au coeur – bien loin des héros clichés qu’on peut avoir l’habitude de voir dans ce genre de film – de cette catastrophe prêts à tout pour sauver leur fille Sarah – Fantine Harduin un poil en dessous -, coincée dans une bulle recréant une atmosphère saine et désormais livrée à elle-même. On notera également la présence aussi rassurante que douce de Michel Robin. Cependant, on décèle rapidement dans le film quelques incohérences de scénario, peut-être des dialogues parfois creux et des clichés inhérent au genre ainsi qu’une fin qui pourrait en dérouter plus d’un – mais loin d’être inintéressante -.
Dans la brume a le mérite d’être un joli essai fourmillant d’idées, peut-être un peu bancal dans sa réalisation mais incroyablement honnête, porté par une maîtrise technique qui n’a rien à envier aux ricains et un casting de choc. Daniel Roby nous prouve que le cinéma français a toujours autant de l’idée dans la caboche.
Dans la brume de Daniel Roby. Avec Romain Duris… 1h29
Sortie le 4 avril