Premier film pour l’actrice et désormais réalisatrice Rachida Brakni qui avec De SAS en SAS dresse le portrait une situation carcérale mais aussi celui de femmes qui se retrouvent indirectement affectées par la prison. Tiré d’une expérience personnelle, ce premier film est une vraie réussite avec une mise en scène intéressante et terriblement oppressante.
Tout comme une dizaine d’autres femmes, Fatima accompagnée de sa fille Nora vient rendre visite à un proche en prison, ici en l’occurence son fils. Commence alors pour toutes ces femmes (il n’y a qu’un homme parmi les visiteurs) un véritable parcours du combattant pour enfin réussir à voir leurs proches. Sous une chaleur accablante, nous suivons pendant presque 1h30 le destin de ces femmes dans un huit-clos oppressant tant par la chaleur que par les tensions qui vont naître au sein de ce groupe.
Des actrices incroyablement justes
Ce qui fait peut-être la force de ce film réside dans le fait que ce casting n’est pas totalement professionnel. En effet, on retrouve une ancienne candidate de The Voice, des actrices plus expérimentées comme l’excellente Zita Hanrot mais également des femmes totalement inconnues au bataillon. Un véritable mélange qui offre une authenticité rare au cinéma. Ce huit-clos en plus d’être physique est également psychologique pour chacun des personnages qui cachent une eux une culpabilité. Non pas juridique comme les prisonniers mais c’est tout comme. De la mère de la famille qui s’en veut de l’éducation qu’elle a donné à son fils en passant par la mère de famille obligée de traîner sa fille sous cette chaleur accablante pour voir 30 minutes son père, chacune est là sans peut-être vraiment le vouloir.
Une mise en scène brillante
Pour le coup, le titre du film correspond trait pour trait à son contenu puisque dès le début on suit ce parcours dans un véritable labyrinthe au sein de la prison. Un endroit sale, sombre et où aucune intimité n’est permise. Et à chaque pièce, c’est comme si un nouveau tiroir s’ouvrait pour laisser apparaître de nouvelles facettes des différentes personnalités littéralement obligées de cohabiter ensembles.
Une mise en scène intelligente qui arrive à montrer sans vraiment montrer. A travers l’histoire de ces femmes qui rendent visites aux prisonniers, on arrive à imaginer ce qu’est le quotidien des prisonniers. Sans jamais les montrer on arrive à les deviner que ce soit leurs cris ou les bruits de leurs pas au-dessus des têtes. Ils sont là sans jamais être montrés. C’est malin, c’est fort.
Au final on se prend d’empathie pour toutes ces personnes qui, par amour ou par devoir, doivent affronter toutes les épreuves possibles et pour quoi au final ? Pour un parloir qui durera trente minutes. Un maigre lot de consolation pour ces visiteurs qui en bavent peut-être plus que les prisonniers eux-mêmes.
Ma note : ?????