Est-ce que la réputation de Christopher Nolan est encore à faire ? Certainement pas. Est-ce qu’il arrive encore à nous étonner malgré tout ? Forcée de constater que oui. Malgré son dernier film Interstellar qui m’avait profondément ennuyé, le réalisateur vient de s’offrir une place de choix -et définitive, dans mon top 10 des films préférés de 2017 (autant vous dire que le top 10 va vite se transformer en top 15 ou 20 à ce rythme-là). Il n’empêche que Dunkerque est bel et bien la claque tant attendue et même plus, c’est une expérience unique tant sur le plan visuel que sensoriel.
Laisser place au ressenti
A contrario de nombreux films de guerre, ici les dialogues ont une place plus que moindre. Christopher Nolan préfère concentrer son film et le spectateur sur l’expérience et cette immersion qui commence dès les premières secondes de manière assez fracassante. Dans un Dunkerque devenu fantôme, un groupe de soldats britannique déambule dans les rues avant de se faire tirer dessus par l’ennemi. La course contre la montre est engagée. L’ennemi gagne du terrain et les troupes françaises et britanniques se retrouvent dans un cul de sac sur la plage de Dunkerque, à la vue des avions ennemis qui ne leur laissent aucun répit et peut-être aucun espoir de s’en sortir.
Les tirs de balles retentissent, les bombes explosent, les bateaux coulent, les soldats se terrent, prient pour s’en sortir et le spectateur ne respire quasiment plus pendant plus d’une heure et demie. Comme pris au piège avec eux, c’est une expérience unique que chaque cinéphile devrait pouvoir vivre. Dunkerque est un film grandiose. Outre le talent inconditionnel de Christopher Nolan lorsqu’il s’agit de tenir une caméra, c’est aussi un réalisateur à l’oeil de lynx de part son casting de jeunes soldats quasiment inconnu du public et qui, par leurs visages juvéniles, offrent une vraie bouffée d’air frais et une belle authenticité.
Dunkerque n’est pas qu’un film de guerre
Oui Dunkerque retrace l’opération Dynamo de mai 1940 mais Dunkerque c’est aussi un film profondément patriotique. Préférant mettre l’accent sur les troupes britanniques, c’est un hommage rendu à ces civils britanniques qui, ont participé à leur manière à ce sauvetage de plus de 300 000 hommes. Un record, un chiffre encore impensable au début de l’opération tant chaque espoir de rentrer à la maison était détruit en une fraction de seconde par les tirs ennemis.
Dunkerque est assez déroutant et c’est là tout le génie de Christopher Nolan, celui de nous faire ressentir chaque seconde du film jusqu’à la moelle épinière pour nous offre une immersion totale, une expérience sensorielle et visuelle à couper le souffle et surtout une magnifique (et bien que triste) page de l’histoire.
Non Dunkerque n’est pas qu’un film de guerre, c’est d’abord peut-être la plus grande oeuvre de Christopher Nolan, l’un des meilleurs films de l’année, la révélation de jeunes acteurs incroyablement bons (oui même Harry Styles comme quoi) et un objet de cinéma qui s’inscrit déjà dans les incontournable du septième art. Et s’il fallait lui trouver un seul défaut, ce serait peut-être la BO un petit peu trop présente, empêchant le spectateur d’apprécier pleinement le silence assourdissant des plages de Dunkerque.
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