On l’a bien compris, la mode est à la (mauvaise) adaptation de BD au cinéma. En témoigne les récentes catastrophes du type Les Aventures de Spirou et Fantasio, Le Petit Spirou, Boule & Bill 2 etc… Pourtant la confiance était de mise avec Pef à qui ont doit le vraiment pas trop mal Les Profs – même si le second volet n’est pas aussi réussi – et dont la bande-annonce du Gaston Lagaffe version cinéma n’avait pas de quoi effrayer. Malheureusement, il semblerait que la malédiction des mauvaises adaptations de BD au cinéma ai encore sévi.
Il est vrai qu’après les déclarations fracassantes de la fille de Franquin – le créateur de Gaston Lagaffe -, le film ne partait déjà pas avec une publicité extrêmement favorable entre des acteurs mal dirigés et un scénario débile entre autres. Alors on se dit que la demoiselle tient un petit peu trop au travail de son papa – ce qui est compréhensible – mais que la chose ne doit pas être si catastrophique que ça. Force est de constater qu’elle avait malheureusement raison.
Désormais Gaston Lagaffe est engagé comme stagiaire au Peticoin mais au lieu de simplement faire ce qu’on lui dit, le jeune homme s’est mis en tête d’inventer toutes sortes de machineries pour faciliter le travail de ses collègues… enfin presque. Surtout que le redoutable Monsieur de Mesmaeker fait tout pour racheter la boîte que Prunelle refuse absolument de laisser tomber.
Être à la fois acteur et réalisateur est un exercice périlleux qui peut s’avérer aussi payant que catastrophique. On optera pour la seconde option dans ce cas-là car autant ré-intituler le film Prunelle et Gaston Lagaffe tant le film se concentre finalement plus sur ce patron obnubilé par la boîte jusqu’à en oublier ses employés qui s’y donne aussi corps et âme sans rien en retour. Ainsi maladroitement autocentré, le Gaston Lagaffe drôle et à côté de la plaque devient rapidement dans le film le +1 qui n’a rien à faire dans le film, devenant vite énervant et dont l’interprétation de Théo Fernandez n’a vraiment rien de transcendant ni d’intéressant. Impossible pour le film de se rattraper sur ses gags plus catastrophiques les uns que les autres, à l’impact égal à la fiente d’une mouette et à l’esthétique aussi déprimante que le reste du film. Un film qui tire sur la corde tant les idées sont si peu nombreuses qu’elles doivent durer le plus longtemps possible que ce soit le running gag avec le “presque” policier Arnaud Ducret ou avec Monsieur de Mesmaeker qui finit indubitablement par agacer. Ne reste malheureusement rien à sauver de ce naufrage – certes un brin prévisible -.
Malgré toute la bonne foi de Pef, Gaston Lagaffe transpire un matériau d’origine en or incapable d’être retranscrit à l’écran par un univers personnel sans en gâcher l’essence pure. Et même si chacun fait ce qu’il peut pour sauver les meubles, Pef fait un immense plouf.
Gaston Lagaffe de Pierre-François Martin-Laval. Avec Théo Fernandez… 1h24
Sortie le 4 avril