Nommée aux Oscars dans la catégorie Meilleure actrice, Natalie Portman porte à bout de bras un biopic aux allures graves et sombres et pourtant si léger dans sa réalisation. Première réalisation américaine pour Pablo Larrain et le moins qu’on puisse dire c’est qu’il n’a pas choisi la facilité en s’attaquant à une femme, une icône qu’était Jackie Kennedy, veuve du président John F. Kennedy et du deuil qui suivi ce drame. Avec un style épuré, le réalisateur chilien met en lumière Natalie Portman et sa sensibilité bouleversante.
Le spectacle encore et toujours
Loin du biopic larmoyant auquel on aurait pu s’attendre, Jackie cache une jolie pudeur et dévoile de nouveaux aspects de cette femme face au drame de sa vie. Quand l’amour, la politique et le spectacle s’entremêle à son chagrin car oui malheureusement, la politique est et restera toujours un spectacle à offrir au peuple. Une mise en scène orchestrée par Jackie elle-même qui veut à tout prix célébrer son mari, sa grandeur et ne pas l’oublier.
Et pour incarner la femme du Président, l’élégance et le talent de Natalie Portman qui émanent à chaque seconde de ce film. Les gros plans sur elle sont exceptionnels et amènent une dimension tragique encore plus importante. Natalie Portman arrive à sublimer cette légende et à lui donner son côté dramatique d’autant plus touchant et en effet, ce rôle fait partie de ses plus beaux rôles. La bataille pour l’Oscar de la meilleure actrice risque d’être rude.
Là où certains réalisateurs auraient été comme des bourrins pour nous faire pleurer sur son sort à tout bout de champ, Pablo Larrain opte pour une mise en scène sobre, avec quelques longueurs qui se laissent apprécier. Quelque chose de très épuré dans sa réalisation qui laisse toute la place à Natalie Portman et sa palette d’émotions pour nous dépeindre le portrait d’une femme derrière la première dame et comment elle se fait balayer du revers de la main parce que malgré le deuil, la politique n’attend pas.
Avec en prime ces vingt dernières minutes d’une puissance folle, Pablo Larrain nous offre un biopic fort, bouleversant et qui permet à Natalie Portman de revenir sur le devant de la scène.
Ma note : ?????
[…] Nous pourrions revenir hâtivement sur l’aspect biographique, en catégorisant de biopic le dernier long-métrage de Pablo Larraín. Pourtant, avant même la première image du film, une phrase avise les spectateurs de l’approche du métrage : “A Fable from a True Tragedy” (une fable d’une tragédie réelle), reprenant la fameuse formule du genre (inspiré de faits réels), subversion explicitant la nature du projet. La vérité historique importe peu, c’est davantage l’expérience sensorielle et émotive de Diana Spencer, ramenée par son titre à la femme derrière l’icône royale qu’est Lady Diana. En cela, Larraín inscrit cette figure féminine trouble dans le cadre thématique de sa filmographie par un nouveau portrait s’opposant à l’adversité d’un monde qui l’asphyxie (Ema) tout en voulant révéler un être profondément tragique derrière l’apparat médiatique (Jackie). […]