[CRITIQUE] Justice League : Essai loupé pour DC

Nouvelle cartouche (désespérée ?) de DC Comics pour contrer la machine Marvel, Justice League  a connu quelques désagréments avant sa sortie avec notamment le départ précipité de Zack Snyder à la réalisation, laissant les rênes à Joss Whedon chargé de la post-production et de tourner des scènes supplémentaires. Un passage de relais qui ne laissait déjà rien présager de bon au vu du nombre pharamineux de reshoots. Justice League se voulait beaucoup plus fun que ses prédécesseurs mais à trop vouloir divertir le spectateur, le film passe à côté d’énormément de choses, dont un (bon) scénario.

De retour après Batman V Superman. Superman est mort, le monde pleure sa perte et la disparition de cette lueur d’espoir que le protecteur de la Terre apportait à ses habitants. Ton froid, ville triste et morose, on sent la papatte Snyder derrière tout ça alors on commence à espérer nous aussi surtout qu’une armée de dangereux Paradémons menés à la baguette par Steppenwolf débarquent sur Terre pour tout détruire et faire main basse sur les trois boîtes-mères. Le seul moyen de contrer cette attaque d’une ampleur encore inédite ? Former une ligue de super-héros, forcément sans Superman et franchement c’est pas gagné.

Tout va trop vite

Ben Affleck alias BruceWayne/Batman est celui qui sera le leader de cette Justice League. Enfin leader… Le bonhomme n’est plus que l’ombre de lui-même et dire qu’il en a visiblement marre de ce rôle ne serait qu’un doux euphémisme tant le Batman de Justice League n’a ni l’étoffe d’un héros, ni l’étoffe d’un Ben Affleck d’ailleurs. Absent, visiblement fatigué par ce rôle qui ne lui a  d’ailleurs jamais correspondu. Bref, vivement que Superman revienne mettre de l’ordre dans tout ça. D’ailleurs il devient quoi Supes ? Parce que ce qui devait être un des arcs centraux du film est balayé d’un revers de la main que s’en est presque insultant pour le pauvre garçon. Expédié en deux-deux par une scène certes fort sympathiquement chorégraphiée mais qui se finit en eau de boudin. Merci Loïs Lane.

JL-reshootsD’ailleurs presque tout le film est expédié en deux temps trois mouvements. A croire qu’on voulait se débarrasser du film en y foutant quelques dialogues amusants et scènes de combats épiques pour satisfaire le spectateur. Raté. Les enjeux ne sont pas bien dessinés, certains personnages sont totalement passés à la trappe dont Aquaman et Cyborg alors qu’ils possèdent les meilleurs background et que Jason Momoa est absolument fabuleux. Lex Luthor est vaguement évoqué en début de film alors qu’il aurait apporté une plus-value au film en plus du grand méchant Steppenwolf. Quant à l’adage “l’union fait la force”, il est expédié aussi vite qu’un Steppenwolf qui se prend une droite par Superman. Par contre le spectateur en aura pour son argent ça c’est certain : ah on en bouffe des scènes d’actions et de combats. Certaines réussies, d’autres moins (même si c’est un gros coup de coeur pour les scènes d’introduction de Wonder Woman et Aquaman) et surtout une overdose de CGI qui se voit à des centaines de kilomètres sans compter les reshoots avec Henry Cavill et sa désormais célèbre moustache effacée numériquement. Quant aux dialogues, ils s’essaient aux traits d’humour. Chose à souligner ils ne tombent pas dans l’excès pour en faire leur marque de fabrique mais tout ça sonne un brin faux même si Ezra Miller met tout son coeur pour faire le petit guignol de la troupe.

Après sa sortie dans les salles hier, les premières critiques sur le film sont sorties et sont bien loin d’être glorieuses. La faute à une hype (trop ?) importante depuis des mois. Résultat, un film qui laisse un goût d’inachevé, laissant les spectateurs déçus et surtout une firme qui n’arrive décidément pas à être à la hauteur de ces concurrents. Faire de l’humour c’est bien, avec du fond c’est encore mieux.

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