Dix ans après le raz-de-marée Bienvenue chez les Ch’tis, le réalisateur reprend ce qui a fait son succès sans pour autant que ce soit une suite attention ! La Ch’tite Famille évoque cette fois Constance et Valentin, un couple de designers en pleine préparation de leur rétrospective au Palais de Tokyo. Sauf que pour en arriver là, Valentin a du mentir sur ses origines prolétaires et ch’tis en prétendant être orphelin, jusqu’au jour où il doit faire face à ses mensonges quand sa mère, son frère et sa belle-soeur débarquent à Paris et qu’en plus de ça, le designer subit un accident le ramenant 20 ans en arrière… et donc durant ses années ch’tis.
Tout récemment récompensé par le César du public pour Raid Dingue – sorti l’année dernière -, Dany Boon pourrait bien devenir habitué à ce prix puisque son dernier film La Ch’tite Famille effectue de jolis scores pour ses premiers jours d’exploitation. Après la confrontation nordiste/sudiste, c’est désormais la confrontation nordiste/parisien qui fait des étincelles. Devenu aussi richissime qu’hautain, Valentin Duquenne alias Valentin D est devenu un designer réputé pour son mobilier et surtout ses chaises – absolument inconfortables – qui, pour s’en sortir dans le milieu de l’art parisien, a du renier ses origines prolétaires et surtout ch’tis. Sauf qu’un mensonge en entraînant un autre autant du côté de Valentin que celui de son frère (ce dernier fait croire à leur mère que Valentin et sa compagne Constance ont organisé une fête pour ses 80 ans alors que tout ceci n’est qu’une manigance pour demander de l’argent à son frère), absolument tout part en vrille et surtout ce bel – et extrêmement faux – équilibre qu’il s’était crée.
Ici Dany Boon renoue avec ch’timis avec notamment Line Renaud qui jouait déjà sa mère dans Bienvenue chez les Ch’tis ou encore Guy Lecluyse mais le bonhomme rend surtout hommage à sa région. Lui qui n’a jamais oublié d’où il vient signe un film aussi personnel qu’il est touchant. Autant dans sa relation avec sa famille qu’il a si longtemps renié (la scène entre Valentin et son père a le don de nous tirer quelques larmes), qu’avec lui-même (qu’il déteste) ainsi qu’avec sa compagne Constance – grandiose Laurence Arné – permettant ainsi à cette dernière de sortir de sa bulle et de retomber amoureux de son homme.
Les ficelles de la comédie sont énormissimes et loin d’être originales mais Dany Boon sait y faire – en tout cas mieux que dans Raid Dingue – pour nous faire rire que ce soit avec la caution Pierre Richard (bien que sous-utilisé dans ce film) ou en se moquant du couple dans leur appartement bobo riche parisien qui n’est même pas foutu de savoir où se trouve un verre dans leurs mille placards. En se moquant des parigots et leur drôle d’accent (selon la Ch’tite Famille), s’enfonce dans la même brèche qui a fait le succès de son prédécesseur sans pour autant innover la chose et rend finalement le tout un brin redondant tout en restant agréable à regarder.
Et même si la comédie française laisse un poil à désirer en ce moment, La Ch’tite Famille arrive à grapiller quelques points pour se placer légèrement au-dessus de ce qu’on fait actuellement pour nous offrir une comédie peut-être finalement plus tendre que drôle où Dany Boon insuffle toute la générosité dont il est capable et arrive à nous toucher en plein coeur avec un film sincère, parfois, drôle et finalement plutôt “feel-Boon”.
La Ch’tite Famille de Dany Boon. Avec Line Renaud… 1h47
Sortie le 28 février