Adapté du roman graphique éponyme de Fabien Nury et Thierry Robin, ses droits ont été acheté par les producteurs français Yann Zenou, Laurent Zeitoun et Nicolas Duval Adassovski avant de faire appel à Armando lannucci pour réaliser le film. Le tout inspiré de faits – invraisemblablement – réels, La Mort de Staline raconte la bataille faite de coups plus bas les uns que les autres entre les membres de sa garde rapprochée pour reprendre le trône laissé par le dictateur Joseph Staline.
“La comédie anglaise la plus drôle depuis des années !” scande l’affiche. C’est couillu et risqué mais force est de constater que cette accroche s’avère plus que véridique. Se faire s’entrechoquer comédie satirique sur fond historique aussi terrible qu’il fût meurtrier est un pari risqué et pourtant tellement réussi. Dès les premières minutes le ton est donné avec cette scène absolument absurde où un concerto doit être rejoué pour qu’il puisse être enregistré pour Staline. Autant de situations grotesques où lannucci en tire le meilleur et réussi à atteindre ce parfait équilibre entre humour et horreur, arrivant ainsi à passer aussi bien d’un Staline baignant dans sa propre urine à une série d’exécutions. Une comédie presque théâtralisée, surjouant autant sur les situations plus absurdes les unes que les autres que les propres protagonistes de cette course au trône.
Et pendant que l’un est décédé – enfin pas de suite ou pas totalement on sait jamais vraiment -, les autres s’adonnent à un sordide jeu de celui qui complotera le mieux pour récupérer le trône du dictateur. Le film réunit la crème des acteurs de Steve Buscemi à Jason Isaacs en passant par Olga Kurylenko (également à l’affiche de Dans la brume en ce moment dans les salles) pour nous offrir un spectacle à mourir de rire tant il est absurde dans ses dialogues qui se suivent et ne se ressemblent jamais et les magouilles plus terribles les unes que les autres. Une tragicomédie pourtant bien réelle qui ne se contente pas seulement d’amuser la galerie mais de dénoncer en filigrane les rouages d’une des pires dictatures de l’époque – mais toujours avec le sourire oui -. Enfin ceux qui sourient moins ce sont bien les Russes qui ont tout bonnement décidé d’interdire le film dans leur pays. Frileux vous avez dit ?
La mort de Staline d’armai lannucci. Avec Steve Buscemi… 1h48
Sortie le 4 avril