Comment combattre un négationniste sans lui offrir de la publicité ? Est-ce qu’un homme peut-être traité de menteur s’il est viscéralement convaincu par ce qu’il avance ? C’est le débat insensé mais vrai qui a eu lieu en Angleterre. Un procès opposant l’historienne américaine Deborah Lipstadt à l’universitaire anglais David Irving qui depuis des années clame haut et fort que la Shoah n’a jamais existé. Assignée en justice, Deborah Lipstadt va devoir prouver que les chambres à gaz ont bel et bien existé.
Un film intéressant mais qui manque d’affect
Difficile à croire qu’un tel procès ai eu lieu et pourtant. Au début des années 2000, Deborah Lipstadt est assignée en justice par David Irving après des propos tenus à son égard sauf que le procès se déroule en Angleterre et comme le demande la justice là-bas, c’est à elle de prouver l’existence de l’Holocauste. Commence alors une bataille judiciaire historique sur laquelle repose toute la mémoire des déportés et des survivants de la Shoah. En arrivant à éviter le simple film procès, le film de Mick Jackson reste cependant très scolaire. Impossible évidemment de prendre parti puisque tout le film se base sur le point de vue de Deborah Lipstadt. Le film reste très propre, trop propre peut-être. Pas de réalisation personnelle sans compter des plans déjà vus et revus quasiment inutiles.
Résultant on manque d’affect même si le sujet est très intéressant à écouter. Timothy Spall est détestable dans ce film, hautain, méprisant… Il nous rappellerait bien certains politiques tiens. J’ai eu un peu plus de mal à apprécier complètement le personnage incarné par Rachel Weisz que j’ai trouvé assez irritante par son comportement tout au long du procès même si cela n’enlève en rien le noble combat que cette femme a mené pour garder intacte la mémoire des rescapés. Pour les aficionados de la série Sherlock, vous serez ravis de retrouver Andrew Scott dans un rôle aux antipodes de ce qu’il incarne dans la série ainsi que Mark Gatiss.
Mettre sur grand écran un procès d’une telle envergure dont l’enjeu est capital était un risque sachant qu’il fallait respecter scrupuleusement ce qui s’est réellement passé. Le contrat est rempli même si on aurait voulu que le réalisateur y mette un peu de sa patte histoire de. Le film arrive à être captivant sans forcément amener l’affect qu’il aurait du avoir.