Quelques mois après l’oubliable adaptation par Nicolas Mary avec Le Petit Spirou, c’est au tour d’Alexandre Coffre de s’acharner sur ce pauvre Spirou qui n’a décidément rien demandé et qui ne demande qu’une chose, qu’on le laisse tranquillement couché sur une feuille A4 dans une BD – et nous aussi par ailleurs -. Une nouvelle adaptation de bande-dessinée (avant la sortie prochaine de Gaston Lagaffe) qui laisse à désirer tant le film est aussi impersonnel que peu représentatif de l’univers dépeint dans les BD.Spirou, un garçon plus voleur que groom, se retrouve contraint de faire équipe avec le reporter Fantasio lorsque le Compte de Champignac, un drôle d’inventeur, se fait kidnapper par l’infâme Zorglub afin d’assouvir un projet de domination mondiale. Et pour les accompagner , le nouveau compagnon de Spirou l’écureuil Spip ainsi que Seccotine, reporter rivale de Fantasio.
Là où le bas blesse c’est que le réalisateur ne respecte à aucun moment l’oeuvre originale. Le duo Spirou/Fantasio qui se complète dans la BD est sacrifié à l’écran pour une sorte de Laurel et Hardy incapables de mettre un pied devant l’autre sans créer une catastrophe. La prestation de Christian Clavier en Comte de Champignac est aussi insipide qu’un champignon de Paris surgelé – et nous confirme au passage que le bonhomme accumule les films de mauvais goût -. Ramzy Bedia est peut-être celui qui s’en sort le mieux dans ce naufrage, en prenant le personnage à bras le corps, poussant l’extrême au-delà de l’extrême pour en faire un véritable personnage de BD aussi drôle que finalement attachant.
Ajoutez à ces piètres prestations une mise en scène totalement impersonnelle, faisant finalement passer chacun des plans pour de jolies couvertures de BD aux fonds verts et effets spéciaux spécialement crées pour nous brûler les rétines. Et si vous vouliez compter sur quelques gags nous provoquant un ou deux fous rires, vous pouvez faire une jolie croix dessus, la plupart des vannes s’anticipent dix kilomètres avant et n’ont que l’effet d’un pétard mouillé.
Une nouvelle fois, le cinéma français nous prouve son incapacité totale à adapter correctement une bande-dessinée. D’ailleurs elle est peut-être là la solution, ne plus adapter de bandes-dessinées.
Les aventures de Spirou et Fantasio d’Alexandre Coffre. Avec Alex Lutz… 1h29
Sortie le 21 février