Quand les membres du groupe de rap La Rumeur s’attaque au cinéma, c’est évidemment Pigalle et ses nuits agités qui sont au centre de ce premier long-métrage. Un point d’ancrage pour eux car c’est là dans le 18e arrondissement de Paris que tout se passe et que les transformations de la société sont les plus évidentes. Personne n’est vraiment gentil ni vraiment méchant, ils s’en sortent comme ils peuvent. Quand Nas sort de prison, il retourne avec son frère Arezki, patron du bar Le Prestige. Sauf que le jeune homme veut se refaire une réputation après ses déconvenues et ce bar semble être l’endroit parfait pour retrouver son “prestige”.
Une mise en scène sans frivolités
La caméra à l’épaule, on suit le quotidien de Nas, tout juste sorti de prison et qui est désormais obligé de travailler pour son frère dans son bar. Sauf que Nas a d’autres rêves que de passer sa vie à servir de la bière derrière un comptoir. Il veut retrouver sa grandeur et quoi de mieux que d’organiser des fêtes branchées dans le quartier de Pigalle ? Un quartier vivant où cohabite toutes les nationalités qui se réveillent une fois la nuit tombée.
Un peu à la manière d’Edouard Baer dans Ouvert La Nuit, Les Derniers Parisiens nous fait découvrir une nouvelle facette de Paris. Celle oubliée, Pigalle la nuit et ses habitants qui n’ont pas d’autres choix que de magouiller pour s’en sortir. Ils ne sont pas vilains, ils sont juste malins dans une société en constante évolution qui les laisse de plus en plus de côté. Quelque chose d’authentique en ressort à l’écran et c’est assez beau à voir.
Un trio de rêve
Reda Kateb, Mélanie Laurent et Slimane Dazi, que demander de plus pour un premier long-métrage ? Le trio fonctionne à merveille, la douce Mélanie Laurent apporte une véritable fraîcheur tandis que le duo Reda Kateb et Slimane Dazi est explosif. Une nouvelle fois, Reda Kateb dévoile l’étendu de son talent et ce charisme inné qu’il dégage derrière ses lunettes de soleil et ce physique imposant qui nous oblige à l’apprécier instantanément. La plupart des seconds rôles sont tous des non-professionnels ce qui ne se voit vraiment pas à l’écran et ce qui donne encore plus d’authenticité à ce film.
Les Derniers Parisiens est un film qui tient à coeur à Hamé Bourokba et Ekoué Labitey, ça se voit, ça se ressent et ça fait du bien. C’est efficace sans jamais en faire trop et terriblement charismatique aussi visuellement qu’auditivement.
Ma note : ?????