Comment parler objectivement d’un des plus beaux films que j’ai jamais vu ? Ca risque d’être compliqué alors aujourd’hui j’ai décidé de changer ma façon de faire. Aujourd’hui je dis “je” parce que je veux aborder ce film, drame social où des destins se jouent perpétuellement. Où des hommes et des femmes risquent leurs vies pour la nôtre et où derrière des casques et des uniformes se cachent aussi des êtres humains avec leurs failles.
Un film noble
Les Hommes du feu n’est pas un film sur les pompiers comme on peut voir ces documentaires qui occupent toute la grille télé des dimanches après-midi. Nous ne sommes pas en immersion, nous sommes avec les pompiers, nous sommes les pompiers. Chaque seconde de tension se répercute en nous, chaque sourire, chaque larme mais aussi chaque vie sauvée et chacun des désagréments qu’ils puissent connaître. Parce que oui, les pompiers sont là pour nous sauver quand nous les appelons mais eux qui les sauvent ? Pierre Jolivet maintient ce doux équilibre constant entre la vie à la caserne et la vie privée. Parce quel faut se battre sur le terrain mais aussi parfois chez soi. Que ce soit Bénédicte qui doit concilier ses rôles de mère, femme et pompier ou encore Xavier dont la vie de famille pâtit à cause de ses horaires.
Dans tous ces documentaires sur la vie des pompiers je déteste cette impression de voyeurisme. Cachés derrière eux on suit par le petit trou de la serrure ce qu’ils font. Enfin quelqu’un qui s’immisce au plus profond de la profession : ces moments de joie, de rigolade mais aussi de travail. Quel casting formidable, savoureux mélange d’amateurs et de professionnels. Une sacrée troupe menée par Roschdy Zem et son charisme à tomber par terre. Emilie Dequenne incarne Bénédicte, seule femme de la caserne ce qui ne plaira pas à tout le monde et notamment à Xavier qui ne supporte pas l’idée d’être commandé par une femme alors dès la première faute…
Loin d’en faire des héros, Pierre Jolivet dépeint aussi des êtres humains avec leurs défauts, leurs tracas, leurs passés et leurs traumatismes. L’un est divorcé, l’autre est en passe de l’être… Les Hommes du feu c’est aussi les hommes tout court. Et c’est avec la caméra à l’épaule qu’on se sent presque avec eux dans leur quotidien. C’est joué et filmé de manière très juste, sans jamais en faire trop et franchement c’est parfait.
Pierre Jolivet dit merci à ces hommes du feu alors à moi de vous dire merci monsieur pour ce film incroyablement juste et touchant. Tels des flammes dansant dans un champ, Les Hommes du feu nous attire, nous hypnotise… “C’est beau… mais de loin” disait un des personnages, et bien Les Hommes du feu c’est beau tout court.
[…] Les hommes du feu : Dernier petit arrivé sur la liste et pour le moins inattendu. Il n’empêche que c’est un total coup de coeur pour ce film, pour son sujet et son casting. […]