[CRITIQUE] Les Oubliés : Un hommage poignant sur un pan de l’histoire méconnu

Alors oui on peut se divertir en ce moment avec Logan, La La Land, j’en passe et des meilleures mais parfois il a de ces films qu’on attendait pas et qui viennent tout fracasser sur son passage pour nous remettre les idées en place et c’est exactement ce que fait Les Oubliés. C’est la fin de la Second Guerre Mondiale au Danemark sauf pour une quinzaine de jeunes soldats allemands faits prisonniers et obligés de désamorcer des mines le long de la côte. L’occasion de revenir sur une page de l’histoire oubliée mais qui est devenue l’un des plus grands crime de guerre jamais perpétré. 

Des acteurs éblouissants

Ce qui vous marque et qui vous hante tout au long du film sont les visages de ces soldats allemands. Tout juste sortis de l’adolescence, les voilà boucs émissaires d’un pays qui a souffert et qui en veut aux Allemands. Compréhensible dans un certain sens bien que ces gamins n’ont rien demandé. La peur, les larmes, le fatalisme, l’épuisement… toutes ces émotions se lisent sur leurs visages pâles et sales. Chacun à sa façon apporte quelque chose de différent au film. Que ce soit Sebastian devenu au fur et à mesure le leader du groupe ou les jumeaux qui s’imaginent maçons en rentrant chez eux. On vibre avec eux, on a peur pour eux. Ah ça oui on a peur pour eux parce qu’on sait qu’ils n’en ressortiront pas indemnes.

On suit l’évolution de ces gamins au fil des mois mais également celui du Sergent Carl Rasmussen. Dès les premières secondes on cerne vite le personnage. Aigri, il n’hésite pas à défoncer le visage d’un jeune soldat sans raison valable, bref il déteste les allemands. Sauf qu’au fur et à mesure, il se prend d’affection pour ce groupe de soldats allemands dont il a la supervision à tel point qu’il se met même à jouer avec eux. Un des personnages les plus intéressant du film !

Un crime de guerre oublié

Les Oubliés…C’est dingue comment ce film n’aura jamais porté aussi bien son nom parce qu’honnêtement, qui connaissait cette histoire ? Personne. Et pour cause elle avait été soigneusement été mise de côté par le gouvernement britannique (ce sont eux à l’origine qui ont envoyé des allemands déminer les plages sous la direction du Danemark). Au total, ce sont plus de 2 000 soldats envoyés là-bas, plus de la moitié sont décédés et pour la plupart, ils n’avaient pas plus de 18 ans.

Le réalisateur Martin Zandvliet a pris ce sujet à bras le corps pour en faire quelque chose de très jute, digne et rendant parfaitement hommage à ces soldats oubliés. La férocité de cette période et cette épée de damoclès présente continuellement au-dessus de leur tête lorsqu’ils désamorcent des mines contraste violemment avec ces superbes étendues de sables blancs pourtant si paisibles. Une tension est palpable du début à la fin, de longs silences où les bruits assourdissants des mines qui explosent viennent vous prendre à la gorge pour ne plus vous quitter.

Un film humain, puissant, poignant et qui mérite amplement d’être vu par le plus grand nombre de spectateurs. C’est beau même si c’est cruel et c’est le genre de films dont certaines scènes restent gravé dans votre tête.

Ma note : ?????

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