Les personnages littéraires ont décidément le vent en poupe au cinéma que ce soit avec des adaptations cinématographiques “réelles” du type Spirou et Gaston Lagaffe ou du type “animation” avec Paddington, Mutafukaz prochainement et c’est tout naturellement que le célèbre Pierre Lapin de Beatrix Potter a lui aussi le droit à son film – après deux adaptations animées télévisées en 1992 et en 2012 – avec toujours en toile de fond cette lutte incessante entre le malicieux lapin et le voisin McGregor pour pouvoir voler à sa guise dans le potager du bonhomme. Et pour cette première adaptation cinématographique, c’est Will Gluck – réalisateur de l’excellent Easy A – qui mène la barque (ou devrais-je dire son potager) avec brio.
Depuis des décennies la lutte est incessante entre le vieux McGregor et Pierre Lapin et ses compagnons. L’objet de la discorde ? Ce potager où ils adorent se servir à leur guise mais lorsque le vieux McGregor décède subitement, une lueur d’espoir naît pour Pierre Lapin, ça y est le potager est à eux… mais c’était sans compter sur Thomas McGregor, un membre de sa famille éloigné aussi psychorigide qu’il est maniaque, bien décidé à vendre cette maison alors que la voisine d’à côté – fervente défenseur des animaux – lui fait de l’oeil.
Loin d’être simplement un joli conte pour enfants, Pierre Lapin est avant tout une sacrée réussite visuelle. Une précision chirurgicale sur chaque animal de la forêt allant jusqu’aux petits détails des vêtements, chacune des plus des oiseaux, tout y est. Et comme si ça ne suffisait pas, Will Gluck ose s’attaquer aux cultissimes aquarelles de Beatrix Potter en les animant par parcimonie, comme un hommage au matériau d’origine.
Et même si le scénario tire les bonnes vieilles ficelles tout aussi prévisibles les unes que les autres – les animaux sont chez eux et non l’inverse – tout en nous offrant une autre vision du triangle amoureux, il peut s’appuyer sur une mise-en-scène dynamique qui ne laisse aucune seconde de répit, où les dialogues font mouches et les gags fonctionnent. Ces animaux à quatre pattes peuvent également compter sur un duo de choc entre un Domhnall Gleeson en psychorigide hilarant à l’humour très british et une Rose Byrne absolument solaire.
Tel un cousin éloigné de Paddington, Pierre Lapin est une grande aventure autant pour les plus petits que pour les plus grands, d’une tendresse infinie et d’une générosité qui n’a d’égal que la mignonnerie de ces petites boules de poil.
Pierre Lapin de Will Gluck. Avec les voix de Philippe Lacheau… 1h35
Sortie le 4 avril
[…] dans une adaptation modernisée des écrits de Beatrice Potter. Si le premier (déjà chroniqué ici) s’avère mignon, il y a quand même de quoi être circonspect·e au vu des imperfections qui […]