Coincé dans la liste noire 2014 des scripts les plus aimés n’ayant jamais abouti à une mise en production, c’est finalement Douglas Liman est celui qui a donné vie à The Wall. Avec un budget moindre, un calendrier très serré et des conditions météorologiques compliquées, le réalisateur a réuni Aaron Taylor-Johnson et John Cena dans un huit-clos en plein désert où le mythe du héros américain est complètement démantelé et où l’ennemi est toujours invisible.
Deux snipers : un américain, un irakien et un mur en ruine qui sert de rempart entre la vie et la mort. L’un se cache derrière le mur alors que son Sergent est touché à terre et probablement mort et l’autre se cache au loin dans un tas d’ordures. Leur seul moyen de communication, une liaison radio que l’irakien a réussi à pirater. Nous sommes en 2007 et c’est la fin de la guerre en Irak, le pays est en reconstruction… mais que faisaient les Américains dans le pays ?
Pour Doug Liman le héros n’est pas américain, d’ailleurs il s’avère qu’au long de leur conversation radiophonique, le sniper irakien semble plus instruit que l’américain et peut-être aussi plus intelligent ou en tout cas moins naïf que son ennemi qui pense que les pipelines construites sont pour aider l’économie irakienne. Comme l’a pu être Un Jour dans la vie de Billy Lynn, The Wall démystifie l’Amérique et ses façons de faire dans un film d’action aux allures de thriller psychologique. Ne pas donner de visage au tireur ennemi est une idée plutôt judicieuse, permettant ainsi d’accentuer les joutes verbales, les stratégies mais aussi les mensonges.
Côté casting, John Cena est la grosse surprise du film. Habitué des films de série Z et des petits rôles plus ou moins réussis, il nous surprend malgré son petit rôle. Aaron Taylor-Johnson est la raison pour laquelle il faut voir ce film. Déjà impressionnant dans Nocturnal Animals, l’acteur confirme son talent et nous offre un panel impressionnant d’émotions tout au long du film.
Dans ce huit-clos en plein désert irakien, Doug Liman arrive à nous plonger dans une problématique de guerre qui va bien au-delà de la survie. Même si le final est un brin prévisible, le tout reste intelligemment filmé et terriblement anxiogène.
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