Ce qui est sûr depuis quelques années, c’est qu’on est toujours un peu dubitatif lorsqu’on voit débarquer une nouvelle comédie avec Franck Dubosc à sa tête – en témoigne les derniers Camping 3, Les têtes de l’emploi ou encore les Boule & Bill qui sont loins d’être des exemples de comédies réussies – mais pour sa première fois derrière la caméra, force est de constater que le jugement était peut-être un peu hâtif.
Jocelyn est un homme d’affaire à qui tout réussi, un dragueur doublé d’un menteur invétéré qui exaspère son meilleur ami. À la suite du décès de sa mère, il se fait passer pour un handicapé afin de draguer sa voisine, une jeune femme également auxiliaire de vie. La mascarade amuse le – presque – cinquantenaire jusqu’à ce que sa voisine lui présente sa soeur, également handicapée.
Si le problème des comédies françaises actuellement est qu’elles n’arrivent pas à faire rire sans se moquer des gens, Franck Dubosc esquive habilement le problème en n’épargnant personne et surtout pas son propre personnage – peut-être miroir de celui qu’il était au début de sa carrière – qui se fourvoie petit à petit dans un mensonge bien plus énorme que son ego. Un personnage d’idiot attachant incarné à la perfection d’un Dubosc qui n’hésite pas à montrer une part beaucoup plus sensible à mille lieues de ce beau gosse s’évertuant à mentir pour embellir sa réalité – et cacher un mal-être plus profond -. À ses côtés, la solaire Alexandra Lamy qui irradie par sa beauté, son sourire et son regard le film. Les seconds couteaux ne sont pas en reste entre la caution sagesse Gérard Darmon ou le petit grain de folie incarné avec brio par Elsa Zylberstein
Et là où le bonhomme fait de son film un petit bijou, c’est que Tout le monde debout trouve un juste équilibre entre l’humour et l’émotion. Personne n’est jamais rabaissé gratuitement, Dubosc ne s’engouffre jamais dans des brèches faciles (L’assistante de Jocelyn qui tente lamentablement l’accent chinois fait seulement l’objet des moqueries envers elle), les handicapés ne sont pas pris en pitié ni moqués.
Et même si l’ensemble est imparfait, il est surtout à l’image de son réalisateur qui trouve ici un nouveau souffle après ses longues années de comédies patraques. Avec un cinéma un brin plus exigeant dans son scénario, Franck Dubosc semble plus à l’aise et mature dans ce qu’il fait – même si une petite vanne par ci par là est toujours bien venue de sa part -.
Pour sa première réalisation, le comédien signe un véritable petit bijou dans le flot de comédies françaises qu’on nous offre en ce moment. À la fois tendre, drôle et émouvant, Tout le monde debout est surtout signe d’un cinéma d’un sincérité plus que touchante.
Tout le monde debout de Franck Dubosc. Avec Franck Dubosc… 1h47
Sortie le 14 mars