Et encore un nouveau film présenté en compétition à Deauville. Un film au thème rare et osé par son réalisateur Joshua Z Weinstein. En effet, Brooklyn Yiddish se plonge en immersion au coeur de la communauté des juifs hassidiques (d’ailleurs le film a été tourné dans la langue yiddish alors que le réalisateur ne connaissait pas un seul mot). Une communauté très peu présente au cinéma que le réalisateur a essayé de film sans vraiment y laisser sa patte personnelle.
Menashé vit à Borough Park, un quartier juif ultra-orthodoxe de Brooklyn. Il essaie tant bien que mal de joindre les deux bouts en travaillant dans une petite épicerie du coin pour pouvoir élever son fils qui vit chez son beau-frère depuis la mort de sa femme. Oui parce que la tradition veut qu’un homme ne peut élever son fils seul. Une règle que Menashé a bien du mal à accepter mais le rabin lui laisse une dernière chance, une semaine entière avec son fils. De quoi permettre à Menashé de prouver qu’il est capable de s’occuper de son fils.
Une société aux règles archaïques
La communauté des juifs hassidiques est une communauté extrêmement fermée et ce genre de film relève du petit miracle. D’ailleurs les acteurs présents sont non-professionnels et “n’ont pas demandé l’autorisation à leurs rabbins pour pouvoir tourner” nous explique le réalisateur lors de la conférence de presse. Une société extrêmement régentée aux règles qui peuvent nous paraître totalement absurde au 21e siècle.
Joshua Z Weinstein pose sa caméra au coeur de la vie de cet homme, tiraillé entre traditions religieuses et son amour inconditionnel pour son fils. Cependant le film manque cruellement d’ambition et de parti pris. Simple essai démonstratif, Brooklyn Yiddish met en avant une communauté peu évoquée mais sans donner de contenance à son personnage principal. Un manque d’audace de la part du réalisateur peut-être par peur de faire un faux pas.
Brooklyn Yiddish est loin d’être un film qui marquera les esprits. Même si l’idée était là, le film reste trop sage alors que le sujet et les objectifs de Menashé auraient pu être beaucoup plus exploités. Au final Joshua Z Weinstein ressemble un peu à son personnage principal, beaucoup trop sage.
Sortie le 25 octobre