[DEAUVILLE 2017] Sweet Virginia : Douce violence

Alerte au bon film, au très bon film, à un des meilleurs thrillers de l’année. Mélangeant cinéma américain classique, western et film noir, le second long-métrage de Jamie M. Dagg est un franc succès avec en tête d’affiche Christopher Abbott et John Berthal simplement magistraux dans leurs rôles. Un thriller qui est également un joli exercice de style où la violence est toujours supposée et jamais montrée de la même manière que You Were Never Really Here présenté à Cannes cette année. 

Sam, ancienne star du rodéo, est directeur d’un petit motel dans l’Alaska. Trois de ses connaissances se font violemment tuer alors qu’ils faisaient une partie de carte dans le restaurant de l’un d’entre eux. Rapidement, on découvre que le tueur en question n’a pas fait ça par hasard. Peu après, il s’installe dans le motel de Sam et va lier d’amitié avec évidemment sans que Sam ne soit au courant des horreurs qu’il a commis.

La force du film réside avant tout dans ses deux personnages principaux et plus particulièrement le personne d’Elwood brillamment incarné par Christopher Abbott (également présent dans un autre film en compétition à Deauville, Katie Says Goodbye). Ce psychopathe profondément dérangé et qui voue une haine incommensurable envers l’être humain est un mystère à lui tout seul. Peu de choses sont dites à son sujet excepté une conversation téléphonique entre lui et sa mère et où on se doute que quelque chose na va pas entre eux. De son côté Sam, incarné par John Berthal est un peu plus paumé. Il a perdu sa femme et sa fille et ne sait pas trop où il en est dans sa vie. D’ailleurs le seul point noir du film serait la personnalité d’Elwood qui prend toute la place à l’écran, montrant les faiblesses scénaristiques des autres personnages.

Concernant la mise en scène, c’est du parfait, c’est du subtil et on adore. Jamie M. Dagg l’a expliqué en conférence de presse, il déteste la violence et ne voulait pas la montrer à l’écran. Une directive rappelant énormément You Were Never Really Here. Suggérer la violence au lieu de la montrer. Une idée bien plus intéressante et permettant quelques fulgurances à la caméra comme les longs plans séquences d’une intelligence et d’une beauté incroyable.

Sans date de sortie pour l’instant en France (les distributeurs qu’attendez vous ? Même s’il se murmure que Netflix serait intéressé par le film), Sweet Virginia fait partie des meilleurs thrillers de cette année avec un duo d’acteurs éblouissants, une atmosphère étouffante bref, du film comme on les aime et un sérieux concurrent au Grand Prix.

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