Ce n’est plus à prouver pour personne, David Lynch est une véritable source d’inspiration pour les cinéastes. Certains réussissent à s’en inspirer… pour d’autres nous dirons poliment que c’est un peu plus compliqué. En tout cas avec son Knives and Skin, Jennifer Reeder ne cache pas ses inspirations Twin Peaks, Blue Velvet… Malheureusement, le résultat est loin d’être à la hauteur, très fourre-tout et prétextant la cause féministe pour exister.
À la suite d’un rendez-vous nocturne, Carolyn Harper ne réapparaît pas chez elle. Sa mère, qui dirige la chorale du lycée, est dévastée mais ses appels à l’aide ne sont guère entendus et l’entourage de la jeune fille semble absolument indifférent à cette indifférence. Pourtant c’est une véritable onde de choc qui secoue cette petite ville et qui renvoie chacun à sa propre peur de ne pas exister, et qui va faire naître de nouveaux rapports au sein de la communauté.
Lors de la conférence de presse qui a suivi la projection du film (présenté en compétition), la réalisatrice nous expliquait son envie de revendiquer le propos féministe de son film, la place de la femme dans la société tout en mettant en miroir la disparition de cette jeune fille qui semble indifférer absolument tout le monde. Malheureusement il y a le fond et la forme, et si le fond est déjà vu et revu, la forme est d’un ridicule assez insoutenable. Bombardé de toutes les déclinaisons de roses possibles et imaginables car – selon les dires de sa réalisatrice – la couleur rose fait girl power. Insupportable comparaison clichée au possible. Ajoutez à cela une exagération de son propos à tout bout de champ et on obtient un film avec de bonnes idées mais assez indigeste sur la longueur qui ne sait jamais vraiment où se placer entre thriller et comédie satirique.
Knives and Skin est à l’image de sa réalisatrice : pompeux tout comme sa déclaration en conférence de presse, comme quoi un jour, qui sait, on demandera peut-être à David Lynch s’il a été inspiré par Jennifer Reeder.
Knives and Skin de Jennifer Reeder, Avec Marika Engelhardt, Audrey Francis, Tim Hopper.. 1h51
Sortie le 20 novembre