Parmi les festivals de films, les cinéphiles peuvent vous citer évidemment le Festival de Cannes, la Mostra de Venise ou encore la Berlinale. Mais voilà bien 46 ans que Deauville se fait un plaisir d’être un pont culturel entre la France et les États-Unis. Le pays de l’oncle Sam est un pan majeur du cinéma, de quoi donner naissance à un festival qui a vu passer les plus grands. D’ailleurs Michael Douglas – qui, anecdote, a rencontré sa femme Catherine Zeta-Jones là-bas – occupe une grande partie du documentaire en racontant anecdotes et l’importance d’un festival cher à son cœur. Le documentaire d’ailleurs se divise en deux chapitres distincts, l’un sur la naissance du festival et l’autre sur l’évolution du cinéma américain.

Il faut dire qu’à la base ce festival de cinéma américain n’avait pas encore de ville hôte. Projet porté par André Halimi et Lionel Chouchan, c’est finalement auprès du maire de Deauville Michel d’Ornano qu’il trouve un vrai soutien – ce dernier ayant envie d’attirer également des touristes – avec l’appui financier de Lucien Barrière, PDG du groupe du même nom. C’est donc en septembre 1975 que le festival voit le jour. À ses débuts, des films américains sont présentés sans aucune compétition, juste le plaisir de découvrir le cinéma outre-Atlantique. Il aura fallu attendre 20 ans pour qu’une compétition soit mise en place dans laquelle seuls les films indépendants concouraient. La réalisatrice Daphné Baiwir agrémente son documentaire de magnifiques images d’archives pour appuyer son propos et montrer l’amour qu’elle porte à ce festival (l’idée de ce documentaire lui est venue après qu’elle ait vu moult documentaires sur Cannes alors qu’aucun n’existait sur Deauville) où sont passés les plus grands réalisateurs et les plus grands films.
Ainsi doucement, elle porte son propos vers l’état du cinéma américain. Ce qu’il reflète et ce qu’il dit du pays mais peut-être aussi du monde. De nombreuses personnalités – notamment des réalisat.eurs.rices indépendant.e.s – évoquent leurs films, l’impact du festival mais également la difficulté d’être indépendant dans une société cinématographique mainstream dominée par les grosses boîtes de production. On comprend alors l’intérêt d’un tel festival qui, même s’il n’est pas aussi fréquenté que ses confrères, a une importance toute particulière car il devient l’une des seules vitrines pour ces films qui connaîtront une durée de vie malheureusement limitée sur grands écrans. Des films plus sociaux, ancrés dans la réalité et qui s’attardent sur les petites gens. Tel est le modo de ces films et du festival en général qui d’ailleurs récompense de plus en plus l’indépendant social (en témoigne la razzia de Bull l’année dernière).
Deauville et le rêve américain de Daphné Baiwir. 1h15
Sortie prochaine
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