Aujourd’hui on part se faire les abdos grâce à une bonne séance de rigolade avec Daryn’s Gym, présenté dans la catégorie Big Screen Competition de l’IFFR.
Daryn nous présente fièrement la salle de gym qu’il a hérité de son grand-père et de son père, tous deux culturistes. Son équipe est un peu foutraque, sa sœur tente de tenir la barque au mieux, Daryn est amoureux d’une de ses employées tandis que d’autres sont très axés sexe tantrique. Un drôle de mélange qui fait tout le charme de cette salle. Mais la quiétude de cet endroit sera vite bouleversée lorsqu’une salle de sport concurrente et beaucoup plus influente décide d’ouvrir… juste en face. Un bras de fer s’entame avec Funi, la propriétaire de cette franchise multinationale et tous les coups sont permis pour faire tomber l’autre.
Très rapidement, Brett Michael Innes inscrit son film dans la lignée des sitcoms américains du type The Office ou encore Ted Lasso à travers sa mise en scène, sa façon de filmer les visages, les zooms ou les interviews face caméra. Il en est conscient et ne cherche pas à faire mieux ou à s’extraire de ces codes, juste à les respecter et ça fonctionne. Le film fonctionne de par sa non prétention à révolutionner le genre ou quoi que ce soit, juste apporter sa pierre à l’édifice dans un environnement qu’on n’a pas forcément l’habitude de voir et qui pourtant regorge de comique de situation. C’est sur ce terrain que le réalisateur excelle avec un sens du timing qui fait mouche. On échappe pas aux comparaisons hasardeuses des appareils génitaux de chacun·e lorsqu’iels partent se doucher sans oublier le monde dans lequel nous vivons désormais régi par la loi des réseaux sociaux, du paraître et des nouveaux concurrents tels que la fitness et le yoga. Brett Michael Innes n’hésite pas à saupoudrer son récit de quelques dramas dignes des meilleures fictions avec notamment la sœur de la rivale de Daryn qui travaille chez lui et de qui il tombe forcément amoureux alors que cette dernière se retrouve tiraillée entre désir d’aider sa sœur et sa moralité qui fait qu’elle tente de rester loyale à Daryn.
Les situations et les jeux de ping-pong s’enchaînent sur 1h30 sans jamais laisser une seconde de répit, aucun ventre mou pour un film qui est surtout porté par un très joli casting aux pluralités qui font du bien (la plupart des acteur·ices sont d’origine sur-africaine) avec en tête un Clifford Joshua Young qui, pour un premier rôle, réussit à tenir la barque en trouvant son équilibre entre naïveté et tendresse absolue.
Daryn’s Gym n’apporte définitivement aucune originalité au genre mais ne cherche jamais à le faire, il fait les choses bien et c’est tout ce qu’on lui demande. Sans prétention, le film réussit à se faire une place parmi les films les plus frais et drôles de cette année.
Daryn’s Gym de et par Brett Michael Innes. Avec Clifford Joshua Young, Hlubi Mboya, Ayanda Seoka… 1h30