Tralala est un chanteur mélancolique qui erre dans les rues de Paris avec sa guitare électrique pour chanter à qui veut l’écouter. Après une énième déconvenue, il tombe sur une mystérieuse jeune femme vêtue d’une cape. Une rencontre fugace qui change sa vie, lui qui décide de partir à Lourdes pour retrouver cette femme dont il est tombé amoureux. Là-bas, il la retrouve mais elle a déjà oublié qui il était. À la place, il tombe sur une sexagénaire persuadée que Tralala est son fils Pat, disparu depuis 20 ans alors qu’il partait pour les États-Unis. N’osant pas lui dire la vérité, il décide d’endosser le rôle de ce Pat, de faire connaissance avec cette nouvelle famille et peut-être même d’y trouver quelque chose de plus grand encore.

Il est difficile de mettre des mots sur Tralala tant ce film semble suivre une trajectoire assez aléatoire. Un drôle de personnage qui aime chantonner sur tout ce qu’il voit et ressent alors qu’il erre sans but précis. Ce n’est que cette rencontre fortuite qui lui donne l’impulsion de faire quelque chose de fou au point de se faire passer pour quelqu’un d’autre. Il se découvre ainsi une mère, un frère, des cousin·es et aussi une amoureuse. Savent-iels qu’il n’est pas Pat ? Probablement mais là n’est pas le souci puisqu’iels retrouvent en lui ce qu’iels avaient perdu : leur amour, leur folie et leur joie de vivre. Une joie de vivre et de légèreté qui se traduit à travers de multiples chansons qui, à défaut d’être totalement justes (ce qui fait tout le charme de cette comédie musicale) sont teintées d’une douceur et d’une chaleur réconfortante.
Il y a quelque chose dans le cinéma des frères Larrieu qui relève de la vie à chaque instant. Le besoin de capter la beauté et la bonté de ce monde, d’en faire quelque chose d’idyllique, parfois même naïf mais qui fait drôlement du bien. Mathieu Amalric tient ici la barque d’une main de maître avec son air je m’enfoutiste et pourtant si touchant lorsqu’il est à la recherche d’un peu d’amour. Il est d’ailleurs entouré d’artistes tout aussi engagés : Mélanie Thierry, Josiane Balasko ou encore Jalil Lespert. La caméra aérienne s’amuse, flotte parmi cette galerie de personnages haute en couleur et sublime au passage Lourdes de couleurs solaires. C’est peut-être d’ailleurs aussi l’un des premiers films français à avoir intégré la pandémie à son histoire de manière assez ludique, amenant par moments ce côté dramatique et théâtral qui fait sourire.
Tralala est indéniablement une comédie musicale unique dans le paysage cinématographique français. La preuve que le duo Larrieu est probablement l’un des duos les plus créatifs de leur génération avec un film qui ose sortir des cases conventionnelles pour un objet filmique qui peut autant faire rire que grincer des dents.
Tralala écrit et réalisé par Arnaud Larrieu, Jean-Marie Larrieu. Avec Mathieu Amalric, Josiane Balasko, Mélanie Thierry… 2h
Sortie le 20 janvier