Retour de Nicolas Bedos derrière la caméra après Monsieur et Madame Adelman. Il réunit pour l’occasion un casting imposant : Daniel Auteuil, Guillaume Canet, Doria Tillier, Fanny Ardant, Denis Podalydès et Pierre Arditi. La Belle Époque repose sur un concept intéressant, où une entreprise propose à ses clients de revivre l’époque de leur choix, que ce soit leur passé ou un moment historique. On y suit Victor, interprété par Daniel Auteuil, qui désire revivre la rencontre avec sa femme, alors que son couple bat de l’aile.
Un concept incroyable limité par son traitement
L’idée est brillante. Une manière d’affronter le temps qui passe, les années qui défilent, dans un nuage de nostalgie protecteur. Avec La Belle Époque, Nicolas Bedos fait une déclaration d’amour à la romance, au cinéma et peut-être même à ses propres parents. Il signe une histoire d’amour qui fonctionne parfaitement bien, malgré quelques rares instants un peu niais. Le cinéaste se rattrape (ou pas) en les déconstruisant par des répliques cyniques, voire même sexistes, à son image.

Le concept fonctionne. C’est un plaisir de retrouver (ou de découvrir pour les plus jeunes) les années 1970. La Belle Époque est comme un vieil album photo où il est vivifiant de se replonger. Une révérence au passé, à une époque plus simple, sans appareils connectés, où davantage de choses étaient permises. Un regard tourné vers le passé pour corriger l’avenir. Finalement, cette romance prend racine. Daniel Auteuil et Fanny Ardant sont rayonnants dans leurs personnages. Le premier est touchant de vérité, tandis que la seconde est également un regard sur le temps qui passe, sur les regrets, sur la vieillesse.
Ses thématiques sont plutôt bien traitées, et demeurent le fil conducteur de son métrage. La Belle Époque est une œuvre profondément nostalgique. Pour autant, on se dit parfois qu’avec un tel concept, Nicolas Bedos aurait pu dépasser la simple romance. Au-delà de son ambiance apaisante, le métrage manque de surprises. Tout est attendu, et La Belle Époque ne raconte pas grand chose, divertit sans être exempt de quelques longueurs. Le film ne dépasse pas son identité de concept et est enfermé par une romance trop classique. Restent des personnages parfaitement écrits et interprétés, éléments forts du film.
La Belle Epoque de Nicolas Bedos avec Daniel Auteuil, Fanny Ardant, Doria Tillier et Guillaume Canet. 1h55. En salle le 6 novembre.