Il a crée la sensation au dernier Festival de l’Alpe d’Huez, Les Crevettes Pailletées est actuellement en pleine tournée promotionnelle à travers toute la France. Avant de vous dévoiler une série d’interviews avec une partie du casting, on revient sur l’un des films les plus inattendus et les plus surprenants de ce cru 2019. Une comédie incroyablement bienveillante, drôle et bien écrite qui réussit le double pari de mettre en avant une communauté sportive peu (voire pas) représentée à l’écran en plus d’être une véritable film de potes.
Quelques mois après le succès fulgurant du film de Gilles Lelouche Le Grand Bain, la comédie française replonge dans les bassins. Film à quatre mains (Cédric Le Gallo dont c’est le premier film et Maxime Govare à qui on doit Toute Première Fois et Daddy Cool), Les Crevettes Pailletées c’est la rencontre improbable entre Matthias Le Goff, vice-champion de natation qui, après avoir tenu des propos homophobes, se retrouve à entraîner une équipe de water-polo gay plus encline à faire la fête que s’entraîner pour les prochains Gay Games. Inspirée de la véritable équipe des Crevettes Pailletées dont fait partie Cédric Le Gallo, le film s’évertue – et avec succès – à dépeindre un milieu qui reste intriguant ou tout du moins peu connu pour bon nombre de personnes (le water-polo, une équipe gay, les Gay Games…) avec une justesse qui ne tombe jamais dans l’excès. Là où on aurait vite craint un film stéréotypé au possible, Les Crevettes Pailletées évite tous les écueils avec une énergie vivifiante déjà grâce à un scénario en béton qui ne laisse aucun temps mort entre l’énergie et la fougue de l’équipe et des moments plus calmes mais tout aussi nécessaire pour comprendre les enjeux de chacun des personnages.
Et dans un paysage cinématographique où l’axe des comédies s’appuie surtout sur la moquerie envers des personnages, une minorité…, Les Crevettes Pailletées choisit d’emmener son spectateur avec lui pour rigoler avec les personnages et non pas des personnages. Résultat on a qu’une seule envie, plonger dans cette histoire folle et vivre toutes ces aventures avec eux.

Car la galerie de personnages présentée dans le film est également l’autre point fort. Sans qu’un personnage ne prenne le dessus sur l’autre – on le rappelle ils sont quand même neuf à l’écran et la plupart du temps leurs scènes sont tous ensembles -, Cédric Le Gallo et Maxime Govare ont réussi le tour de force de crée vraiment une entité pour chaque personnage avec un caractère bien défini, des objectifs et des background différents si bien que le film en devient universel. Entre Cédric qui doit se partager entre vie de famille et entraînements de water-polo, Joël qui est un peu la figure rétrograde de l’équipe et qui refuse que Fred rejoigne l’équipe parce qu’il est transsexuel (le film aborde ainsi aussi le racisme à l’intérieur de la communauté LBGT) ou encore Vincent qui découvre son homosexualité, chacun des personnages permet forcément de s’identifier à quelque chose qui se passe dans leur vie privée. Ainsi l’équilibre est parfait entre chacun des personnages, le tout aidé par un scénario qui sait faire rire quand il le faut, qui s’approprie les clichés existants concernant les homosexuels (la force du film étant qu’il est réalisé par un homosexuel ce qui permet d’avoir un regard plus juste et plus vrai sur cette équipe de water-polo) ce qui fait que finalement, le personnage de Matthias n’est que secondaire (bien qu’il fasse littéralement partie de l’équipe à la fin du film). Le casting qui compose ce film de folie est soigneusement choisi et l’on ressent immédiatement l’alchimie qu’il y a entre eux ce qui crée une vraie dynamique qui se ressent à l’écran dès les premières minutes (les acteurs se sont entraînés pendant plusieurs mois au water-polo avant le tournage pour que les matchs et les entraînements semblent réels – ils n’ont jamais eu de doublures -). Un casing solide avec des têtes plus connues que d’autres mais qui au final ne transparait pas plus que ça pour réussir à créer une véritable unité, une véritable équipe.

Visuellement, le film s’attaque à plusieurs genres et notamment au road-trip totalement burlesque et improbable à travers de sublimes décors. On retiendra la scène de la soirée dans une piscine transformée pour l’occasion en boîte de nuit. Absolument fantasque et coloré aux sonorités électro pop où l’équipe se déchaîne comme jamais, elle représente finalement assez bien l’esprit du film.
Petite pépite qui transcende les genres pour être aussi bien le bon film de potes que le film qui est là pour délivrer des messages autant sur la communauté LBGT que sur des notions plus larges comme la tolérance, Les Crevettes Pailletées est un film universel et bienveillant. L’un des meilleurs feel-good movie de l’année jusqu’à présent sur nos écrans français porté par un casting impliqué et déjanté. Une petite, non une énorme boule d’énergie qu’on ne peut décemment pas laisser passer à côté.
Les Crevettes Pailletées de Cédric Le Gallo et Maxime Govare. Avec Nicolas Gob, Alban Lenoir, Michaël Abiteboul.. 1h40
Sortie le 8 mai
Merci d’avoir parlé de ce film dont je n’avais pas entendu la moindre annonce avant tes tweets, très curieuse de le découvrir !
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