La deuxième guerre mondiale a amené pendant sa durée son lot de films de guerre, à l’instar de notre film du jour. Sorti en 1942 et disponible depuis peu chez l’éditeur Rimini, Les tigres volants profite dans son premier rôle de la présence de John Wayne, monstre du cinéma américain qu’il est inutile de présenter. Son charisme intemporel amène déjà une certaine touche à ce qui aurait pu n’être qu’un film de propagande banal mettant en valeur les soldats américains. Si l’on ne peut nier cet aspect historique, il n’en reste pas moins un divertissement plutôt bien mené, notamment dans son action.
Dès son ouverture, le film montre qu’il sait mettre en avant ses séquences aériennes, grâce entre autres à l’usage de divers modèles réduits. Difficile de s’ennuyer au vu de la gestion visuelle de David Miller, qui nous offre des séquences de combat prenantes et rondement menées. Il s’en crée un spectacle tenant toujours plutôt bien la route presque 70 ans après sa sortie, et ce malgré la crainte logique de désuétude de quelques trucages. Il faut bien admettre qu’en ce sens, la photographie en noir et blanc du film sait mettre au mieux son action en avant, appuyant donc avec une certaine maîtrise son entreprise tout en gérant l’héroïsme et l’humanité de ses soldats.
En ce sens, sans se référer à une écriture grandiose, les personnages disposent d’assez d’épaisseur émotionnelle et de caractérisation pour que l’on puisse s’y attacher, notamment lors du sacrifice inévitable de certains. L’interprétation solide du casting appuie au mieux cet état de fait, conférant un certain charme même dans les parties les plus attendues du récit. Rien de révolutionnaire à nouveau mais l’efficacité de l’ensemble fonctionne assez pour que l’on puisse apprécier le résultat, malgré un ancrage historique plutôt voyant. Cet aspect participatif d’Hollywood dans l’effort de guerre se retrouve d’ailleurs abordé dans les suppléments du long-métrage par le biais d’une interview de Jean-François Dickeli, critique pour le site Culturopoing. Notons également que l’édition fournie par Rimini s’avère techniquement irréprochable, permettant de balayer visuellement les années du titre.
Gérant l’héroïsme des pilotes américains en temps de guerre en les suivant avant l’attaque de Pearl Harbor, Les tigres volants se révèle un film de guerre plutôt efficace, que ce soit par sa gestion de personnages plutôt bien brossés, sa mise en scène plutôt solide ou encore son action aérienne plutôt prenante. Conservant l’amertume du quotidien des soldats tout en essayant de ménager au mieux des instants de joie (avec plus ou moins de réussite), le film parvient à passer le cap des années par ses qualités.
Les tigres volants de David Miller Avec John Wayne, Bill Shirley, David Bruce… 1h42.
Sorti en 1942, disponible en Bluray et DVD depuis le 22 septembre.
