Les Tuche à Monaco, Les Tuche en Amérique, les Tuche à l’Elysée… Mais où s’arrêtera cette famille ? Là maintenant, tout de suite, serait la réponse idéale et tant attendue. Malheureusement avec ses presque deux millions d’entrées pour sa semaine d’exploitation, il y a fort à parier qu’ils n’ont pas fini de nous brûler les mirettes. Dans ce troisième opus, la famille Tuche s’installer à l’Elysée et la France découvre son nouveau président : Jeff Tuche. Une nouvelle demeure et de nouvelles responsabilités que la famille va devoir endosser alors que de son côté Donald Tuche (alias coin-coin) est en pleine puberté. Le rapport ? Aucun mais fallait bien l’occuper à quelque chose le pauvre. Allez on “tuche” du bois, celui là sera peut-être le dernier.
Diantre 2 millions d’entrées… Mais pourquoi ? Mais comment est-ce possible ? Est-ce que la population française aurait aussi mauvais goût que ça ? Est-ce que les français préfèrent voir Les Tuche 3 plutôt que des films comme 3 Billboards ? Que voulez-vous, on cultive le mauvais goût, c’est ça la French “tuche”. Pourtant c’est difficile à croire, mais tout n’est pas à jeter dans le dernier film d’Olivier Baroux, non, non. Parce qu’on le veuille ou non, Jeff Tuche a ce capital sympathie indéniable et un véritable aspect comique bien malgré lui que ce soit ses tenues, ses réflexions extrêmement poussées qui finissent toujours par : “Le fromage c’est la France” ou encore ses idées révolutionnaires dont celle d’instaurer un jour férié avant le jour férié pour s’y préparer et un jour férié après le jour férié pour s’en remettre. Oui, Jeff Tuche arrive à nous extorquer quelques rires par ci, par là mais ça ne va jamais plus loin. Parce qu’à vouloir bien faire, on en fait forcément trop, résultat le film reste sur le banc de “tuche”.
Et quand on décide de “tucher” à l’humour aussi gras que les frites que Cathy Tuche sert à sa famille, mieux vaut savoir y faire sinon on frôle l’indigestion que ce soit le fils Coin-Coin en pleine période de puberté où sa seule préoccupation est de coucher avec une fille, Stéphanie Tuche qui tombe amoureuse d’un écrivain ou encore Wilfried Tuche d’une utilité plus que sommaire. Et c’est sans compter sur Mamie Suze encore plus ridicule dans ce troisième opus. Si le film devait se raccrocher à quelque chose c’est bien Jeff Tuche. Tête non-pensante de la famille, vulgaire et qui n’en a strictement rien à foutre de l’avis des autres, le running gag avec son premier ministre Bichon est le seul qui a un petit peu d’intérêt dans cet amas de gags accolés aux uns et aux autres.
D’une feignantise aberrante, les Tuche 3 est absolument le film de trop dans une comédie française déjà bien encombrée par des navets plus désobligeants les uns que les autres. Le seul plaisir à s’être coltiné ce navet (outre les quelques rares moments de rire ?), est de pouvoir faire à volonté un papier rempli de jeux de mots aussi mauvais que le film. C’est un “tuché”-coulé pour le bon goût français.
Les Tuche 3 d’Olivier Baroux. Avec Jean-Paul Rouve… 1h35
Sortie le 31 janvier