Difficile d’être objectif·ve quand il est question de lapins, et ce même dans une adaptation modernisée des écrits de Beatrice Potter. Si le premier (déjà chroniqué ici) s’avère mignon, il y a quand même de quoi être circonspect·e au vu des imperfections qui le placent dans une certaine moyenne de la production cinématographique familiale sans réellement le relever. Cette suite s’inscrit dans une même mouvance thématique, avec néanmoins l’incursion d’un aspect méta qui risque de diviser par son traitement.
Le récit a comme point de départ la reconnaissance des aventures de Pierre et ses compagnons·gnes en roman, poussant Bea à rencontrer un éditeur qui lui promet monts et merveilles tout en accentuant l’aspect bad guy du jeune lapin. Pierre se voit confronté à cette image et ses répercussions, relevant de certains reproches adressés à l’opus précédent par quelques parents en colère. Ce rapport à la responsabilité constitue un fil rouge narratif plutôt intéressant, confrontant Peter à une maturité à acquérir mais aussi au regard général biaisé par ses mésaventures d’antan. Il doit s’en défaire, notamment par une confrontation avec une potentielle figure paternelle plutôt néfaste dans ses intentions.

Le divertissement devrait en tout cas ravir les plus jeunes, notamment par son humour omniprésent et le traitement de ses personnages colorés. On pense à l’élaboration d’un Heist campagnard ou à quelques saillies visuelles qui participent au charme communicatif du film, dans la lignée de l’opus précédent. Cela devrait conforter ses détracteur·ices mais également les fans, le tout en étant plutôt bien emballé par Will Gluck (bien que l’on rêve de ce qu’en aurait fait un Paul King par la poésie charriée par les livres et plutôt mise de côté dans son ancrage moderne).
Spectacle qui fera rire les plus petit·es et sourire les plus grand·es, ce second volet de Pierre Lapin a le même potentiel que son prédécesseur et traite plutôt bien par son ironie de fond sa place d’adaptation et l’image même de son personnage titre. Si le long-métrage aurait pu être plus abouti sur certains points, il s’avère réussi par son humour cartoon qui n’empêche en rien une certaine émotion dans ses rapports entre protagonistes. On en sort avec une sensation agréable et un certain sourire aux lèvres, sensibles que nous sommes au charme de Pierre et ses amis.
Pierre Lapin 2 de Will Gluck Avec Rose Byrne, Domnhall Gleeson,David Oyelowo… 1h33.
Sorti le 30 juin 2021