Après trois adaptations cinématographiques bancales, et une première saison en demi teinte, le Punisher est de retour. Disponible sur Netflix, Marvel’s The Punisher revient pour une saison 2 dirigée par Steve Lightfoot et portée par Jon Bernthal dans le rôle de Frank Castle. Mais alors que vaut le retour de l’anti héros le plus violent de l’univers Marvel ?
Une série qui tire à blanc
Créé par John Romita Sr en 1974, Frank Castle avait comme but d’être un des héros les plus violents de l’univers Marvel. Fini les supers au grand cœur qui laissent leurs ennemis en vie, fini ceux qui doivent combattre encore et toujours les mêmes vilains. Cette fois le concept est clair : Franck Castle punit et tue ses ennemis sans autre forme de procès. Le personnage permet de s’éloigner du côté bien pensant de ces représentations américaines de la justice et du pouvoir. Cette fois, on met un uppercut à la morale et on troue les mœurs à grand coup de gâchette. Le Punisher est un véritable plaisir sadique, qui permet de défouler sa violence à la manière d’un GTA.

Mais Netflix oblige, le Punisher doit rester dans les clous. Évidemment que Franck Castle tue des gens, évidemment qu’il reste un meurtrier froid et sanguinaire. La plateforme évite l’affront “Venom”. Pour autant, on aurait aimé plus. La série Punisher reste dans une acceptation tout publique. Elle ne tombe jamais dans une violence outre mesure et demeure une série formatée pour un public large. À part quelques instants purement jouissifs (épisode 1 dans le bar, course poursuite en plein jour, règlement de compte en salle de gym, règlement de compte dans le hangar) le reste demeure très simpliste, voir gentil. Finalement, le Punisher n’est jamais renversant, ne permet pas aux aficionados Marvel de retrouver leur personnage. Quant aux véritables amateurs de violence cinématographique, Punisher reste un enfant sage… Un comble ?
Où es-tu Punisher ?
Reste une écriture relativement précise. Jon Bernthal interprète à la perfection Frank Castle. Musclé, torturé, sadique, bourru, il s’accapare parfaitement le Punisher de sa voix exagérément grave. Il n’y a rien à lui reprocher. Ben Barnes parvient lui aussi à s’impliquer en Billy Russo. Mais l’écriture de son personnage, fait de Jigsaw, grand nemesis du Punisher, un vilain lambda, qui manque d’importance et de crédibilité. Surtout que son visuel, ses cicatrices, sont totalement aseptisées, ce qui ne permet pas toujours de ressentir le danger inhérent à ce personnage. La série n’oublie pas de se connecter aux autres shows Marvel/Netflix avec notamment l’arrivée de Karen Page, directement issue de “Daredevil”.

Mais encore une fois, cette saison 2, comme la précédente, traîne du pied… C’est assez paradoxale de voir comment un show centré sur le Punisher peut être aussi mou. Parce que finalement, le plus dérangeant, ce n’est pas forcément que la violence soit légèrement épurée mas le vraie problème c’est son absence récurrente. Étrangement, la série “The Punisher” manque cruellement d’action. Trop sage elle ne permet pas de véritablement voir l’ampleur du personnage. C’est quand même un comble qu’une série centrée sur ce personnage manque d’action au profit d’une intrigue relativement commune et sans intérêt de bla-blas interminables. Les personnages secondaires manquent d’importance et finalement quand The Punisher n’est pas à l’écran, on s’ennuie sec…