Tandis que du côté des séries Marvel Luke Cage, Daredevil et Iron Fist ont été interrompues par Netflix, les séries DC, elles, commencent à pulluler. Une des dernières en date c’est Titans. Le show de Greg Walker reprend l’équipe popularisée par la série animée Teen Titans pour assombrir le style et placer ces joyeux intrépides dans des situations beaucoup plus dangereuses. Exit la version gamine, cette fois on ne rigole plus. Tandis que la série s’est fait totalement défoncer avant sa sortie, notamment parce que Starfire est interprétée par une afro-américaine et à cause d’un premier trailer nauséabond, le nouveau show DC ne partait pas avec de l’avance. Et c’est pourtant une étonnante surprise que nous offrent Robin, Strafire, Raven et Beast Boy.
Des personnages parfaitement maîtrisés
C’est une énorme surprise. Sans en avoir des attentes considérables, le show Titans est certainement une des meilleures séries de super-héros à l’heure actuelle derrière Daredevil et Légion (je vais sûrement me faire taper dessus après cette phrase mais j’assume) et incontestablement la meilleure série DC. On ne s’y attendait pas mais Titans offre une approche définitivement sombre des plus appréciables. Les protagonistes principaux sont Raven et Robin, aka Dick Grayson, le premier acolyte de Batman. Un Chevalier Noir dont la force, la présence et l’influence planent sur l’intégral de la série jusqu’à son apparition fugace dans le dernier épisode dont on reviendra dessus plus tard. Les références sont parfaitement maîtrisées et dosées. Des clins d’œil efficaces qui permettent à Titans de s’assumer dans l’univers connecté DC. Le show n’a pas froid aux yeux et n’hésite pas à citer Superman, La Ligue des Justiciers, ou encore Wonder Woman. Les guests sont nombreux : Batman, mais aussi Le Faucon, Jason Todd, ou encore Wonder Girl, de quoi alimenter les fans de comics en références en tout genre. Titans, à la différence de beaucoup de séries de super-héros encore trop timides, utilise son univers, et l’assume entièrement, et ce jusque dans sa scène post-générique qui n’y va pas de main morte.

Le potentiel de Titans est superbe. Les personnages sont parfaitement écrits, Robin en tête. Dick Grayson cherche à raccrocher Robin, il essaye de vaincre ses démons intérieurs, vestiges des traumatismes que Bruce Wayne lui a transmis. Ultra violent, il tente de contrôler son agressivité. Petit à petit il va se défaire de la cape et chercher une nouvelle identité, surtout qu’un nouveau Robin est dans la place. Les connaisseurs auront déjà trouvé les petites références à Nightwing ça et là. Brenton Thwaites est très solide dans la peau du Robin qu’il interprète avec un équilibre entre ombre et lumière. Destiné à suivre les traces du Batman il essaye de changer son avenir. Les thématiques qui animent son personnage sont passionnantes. Raven a également un potentiel incommensurable mais est constamment gâché par la jeune actrice Teagan Croft, qu’on apprécie, mais qui ne sait définitivement pas jouer. Elle réduit ce personnage si énigmatique et charismatique qu’est Rachel Roth, et c’est bien dommage. Quant à Anna Diop, elle est finalement très convaincante en Starfire.
Encore quelques maladresses mais un potentiel incroyable
L’action est très bien menée. Maîtrisée elle permet d’offrir des combats plutôt bien chorégraphiés. En fait, les meilleures séquences surviennent lorsque Robin laisse parler sa fureur et se débarrasse d’armées entières d’ennemis. Moins fluide que les superbes combats de Daredevil, Titans a néanmoins de quoi se défendre. Dès le début l’ambiance de la série fonctionne. Une approche sombre, pleine de mystère, mais également bourrée de références pour capter directement l’attention des spectateurs. Avec cette réplique déjà culte « Fuck Batman », Titans a sans aucun doute ouvert quelque chose. Avec onze épisodes, la série évite le ventre mou relatif à de nombreuses séries, oui c’est toi que je regarde Punisher. Même si certains épisodes ont moins d’énergie, la série Titans parvient à conserver un rythme de croisière agréable.

Finalement, si ce n’est quelques maladresses scénaristiques ici et là, et quelques facilités dans l’écriture de certaines situations, notamment dans l’hôpital psychiatrique, Titans a un potentiel énorme, et la fin de saison laisse présager de grandes choses. Un dernier épisode qui tente une approche inédite et what the fuck de manipulations psychiques qui permet un retour à Gotham étonnant et en grande pompe. Une conclusion très intelligente qui matérialise enfin les doutes et les thématiques qui animent Robin mais avec parfois quelques maladresses. Un épisode final à l’image de la série : très intelligent mais pas toujours parfaitement exécuté. Ce dernier tour est bourré de références et permet l’utilisation de personnages emblématiques de l’univers DC comme le Joker. Titans laisse son intrigue en suspend à la différence de beaucoup de séries super-héroïques où une saison égale une histoire.