On a connu Nicolas Cage comme grande figure dans les années 80 et 90, raflant même un Oscar pour sa performance dans Leaving Las Vegas. Puis vinrent les années 2000 et des choix de carrière de plus en plus… hasardeux, les années 2010 et une filmographie qui accumule des films DTV à la qualité plus qu’approximative. Depuis quelques temps, on a le plaisir de retrouver Nicolas Cage dans des projets plus ambitieux à l’image de Mandy, Color out of space, Pig, des projets moins aboutis tels que Prisoners of the ghostland, ou plus récemment Un talent en or massif.
Nick Cage est un acteur désuet, endetté jusqu’à la moelle et qui n’arrive plus à décrocher un seul rôle. Sa vie personnelle est au plus mal entre son divorce et sa fille de 16 ans avec qui les relations sont assez compliquées. Alors qu’un énième rôle lui est passé sous le nez, et qu’il se retrouve à la rue, il est obligé d’accepter l’offre un milliardaire fan de l’acteur, prêt à débourser une jolie somme pour qu’il assiste sa fête d’anniversaire. L’acteur accepte d’abord à contre-coeur avant de découvrir l’excentricité de Javi, fan absolu dont la collection démontre d’une certaine forme de folie, et qui a même l’intention de réaliser un film avec Nick en premier rôle. Une amitié naît entre les deux mais est mise à rude épreuve lorsque la CIA contacte l’acteur et lui annonce que son nouveau poto est un dangereux criminel qui a kidnappé une adolescente pour des raisons politiques. L’agence lui demande alors de jouer les espions en herbe.

Qui de mieux que Nicolas Cage pour interpréter Nicolas Cage (Devant l’hésitation de l’acteur, il a été envisagé de caster Daniel Day-Lewis ou Christian Bale à la place) ? En enfilant les chaussons de cet acteur criblé de dettes, Nicolas Cage se lance presque dans une introspection de toute sa carrière. Lui-même criblé de dettes pendant un moment en plus de devoir s’occuper financièrement de sa mère placée en hôpital psychiatrique, ses récents choix de carrière ont été dicté par l’argent, quitte à faire l’impasse sur la qualité proposée. Mais il y a bien une chose qu’on ne peut pas lui enlever, c’est sa passion du métier. Peu importe le film, il se donne toujours à 100% car il y croit et c’est ce qui fait de lui un acteur – bon ou mauvais – entier. De manière abusive – et totalement assumée -, le film cite non-stop la filmographie de l’acteur entre Les ailes de l’enfer, Rock, Un ange gardien pour Tess ou encore la saga Benjamin Gates presque comme un hommage à sa carrière immense, ou telle une longue et jolie lettre d’amour à un acteur auquel on a forgé une réputation qui n’est pas forcément des plus glorieuses et qui pourtant se donne toujours à 200%.
Son side-kick Javi (Pedro Pascal) permet au film de ne pas être simplement méta mais aussi de jouer sur les codes du buddy movie. Sans être révolutionnaire dans le genre, il donne un certain appui à Nicolas Cage pour développer un peu plus son grain de folie, encore plus lorsque le duo décide de consommer quelques substances illicites pour trouver l’inspiration dans l’écriture de leur scénario en plus d’apporter une touche de douceur dans le portrait de cet homme qu’on pense gangster à ses heures perdues et qui s’avère juste être un gosse aux yeux remplis d’étoiles devant son idole.

Offrant un terrain de jeu illimité à Nicolas Cage, Un talent en or massif est autant une comédie qu’une tendre rétrospective sur ce qui a construit l’acteur au fil des années tout en nous rappelant qu’il en a toujours sous le pied si tenté qu’on lui donne un rôle à sa hauteur. À l’heure où les studios hollywoodiens jouent la carte de la nostalgie et du méta sans qu’il y ait forcément de logique ni d’intérêt (coucou S.O.S Fantômes : L’Héritage et Scream 5), Un talent en or massif a au moins la qualité de s’assumer tel quel et de proposer une œuvre sincère dans sa démarche.
Un talent en or massif réalisé par Tom Gormican. Écrit par Tom Gormican et Kevin Etten. Avec Nicolas Cage, Pedro Pascal, Tiffany Haddish… 1h48
Sortie le 20 avril 2022
[…] UN TALENT EN OR MASSIF : 46:58 […]
J’ai passé un super moment devant ce film, malgré ma connaissance très partielle de la filmographie de Cage. Comme toi, j’ai l’impression que c’est le côté Buddy Movie qui m’a le plus plus, grâce à Pedro Pascal irrésistible avec son Paddington. La partie action m’a moins touchée mais globalement j’ai passé un bon moment et ça m’a semblé une bonne porte d’entrée pour les gens qui – comme moi – connaissent peu les films de Nicolas Cage (à part grâce aux memes qu’on a fait sur eux).
Merci pour ton avis !!