S’il fallait bien quelque chose en cette fin d’année aussi morose pour l’industrie cinématographique que pour le moral de tous les français… c’est bien un film où des enfants en deuil montent un groupe de rock. Oui, oui vous avez bien entendu. Et pourtant derrière ce sujet à la morosité ambiante se cache un petit bijou célébrant la vie à pleins poumons. Comme quoi, il ne faut jamais se fier aux résumés.
Hikari, Ikuko, Ishi et Takemura sont quatre enfants liés par un tragique drame : ils ont tous perdus leurs parents. Et c’est lors de la crémation qu’ils se rencontrent. Rapidement soûlés par toutes ces cérémonies qui entourent les funérailles et cette attitude d’orphelin qu’ils refusent d’adopter, ils décident de faire ce que personne n’attendait : monter un groupe de rock. Le succès survient assez rapidement, avec les emmerdes qui vont avec, surtout lorsque des adultes avides d’argent décident de s’en mêler.
Que peut-il y avoir de pire que le décès prématuré de ses deux parents ? Rien, nous direz-vous. Pour Hikari, Ikuko, Ishi et Takemura, c’est probablement de devoir agir comme la société attend qu’ils le fassent. Ils ne sont pas tristes, ils ne pleurent pas, ils ne tirent pas une gueule de huit mètres de long, et alors ? Ils décident de monter un groupe de rock et de gueuler au monde entier leur pessimisme. Derrière cette décadence se cache un mal-être plus profond et plus universel : celui d’une jeunesse qui ne croit plus en rien et encore moins au futur dans une société qui ne vit plus que pour le profit.

Si sur le papier le propos semble déjà totalement loufoque, ce n’est rien comparé à ce que vous réserve le film. Foutraque serait le mot adéquat mais c’est peut-être ce trop plein d’informations qui rend le tout si plaisant. Il faut dire que le réalisateur semble fourmiller d’idées toutes les dix secondes, d’une mise-en-scène élaborée en passant par son esthétique de jeu vidéo et ses personnages loufoques. Le tout baigne dans une marmite de couleurs fluos à tuer un épileptique mais qui s’assume jusqu’au bout. Le film file à cent à l’heure, il est difficile parfois de tout suivre mais force est de constater qu’on se retrouve très vite embarqué par ce tourbillon de folie qui nous est proposé.
On aurait adoré vous dire que Little Zombies était l’arc-en-ciel dont on avait besoin en cette fin d’année bien morose mais le gouvernement en aura décidé autrement et il faudra attendre encore un peu avant de voir ce petit bijou en salles.
Little Zombies de Makoto Nagahisa. Avec Keita Ninomiya, Satoshi Mizuno, Mondo Okumura… 2h
Sortie le 23 juin 2021 en VOD