Le cinéma a toujours eu plusieurs fonctions et parmi elles celle de mettre en lumière l’histoire. L’histoire d’un pays, d’une époque ou d’une personne. Avec Josep, le dessinateur de presse Aurel met en lumière le traitement terrible qu’a fait subir la France aux expatriés espagnols à l’époque du régime de Franco ainsi que le parcours exceptionnel d’un de ces rescapés : le dessinateur Josep Bartolí.
Si 1939 résonne en nous comme le début de la Seconde Guerre mondiale, un autre drame tout aussi sombre se déroulait en France, en février plus précisément. Des milliers d’espagnols fuient leur pays alors dirigé par Franco. Submergés par ces arrivants, la France les parquent dans des camps. Conditions inhumaines : froid, faim, fatigue et dénigrement de la part des forces de l’ordre. Ces gens quittaient une misère pour, sans le savoir, en trouver une autre. Parmi eux, un certain Josep qui s’est mis à dessiner ce qu’il voyait dans ce camp. De l’autre côté de la barrière, un gendarme qui va se lier d’amitié avec lui.
Estampillé “Cannes 2020”, on ne peut que regretter qu’amèrement que la manifestation n’ai pas eu lieu tant un film d’animation de cette envergure aurait mérité un rayonnement à l’international. Qu’à cela ne tienne, il est désormais en salles et on va tout faire pour vous convaincre d’aller voir ce petit bijou.

Malgré sa grande part biographique, le film se permet une part fictionnelle dans le personnage de l’adolescent. Ce jeune homme impertinent qui n’a absolument aucune envie de rester chez son grand-père se retrouve obligé d’écouter son histoire. Ce grand-père a connu Josep dans un de ces fameux camps. Témoin aussi de l’horreur qu’ont subi des milliers d’espagnols qui, coincés derrière des barbelés, étaient moins bien traités que les animaux. On y découvre donc Josep, ce gendarme ainsi que deux autres de ses collègues aussi hideux que mesquins. Le but pour Josep ? Survivre, pour lui mais pour aussi sa fiancée ayant pris un train pour la France et qui est enceinte.
Outre la vie de Josep aussi passionnante qu’elle est tragique, le point d’ancrage reste cet adolescent, témoin d’un présent qui n’est pas au courant de ces horreurs infligées et qui doit se faire relai notamment à travers une scène finale absolument bouleversante de sens. Se remémorer et ne pas oublier. Il semblait logique alors d’évoquer la vie de Josep à travers l’animation. Une animation magnifique, pleine de délicatesse et qui se mêle de temps à autres aux véritables dessins faits par Josep. L’occasion de rendre hommage à un style qui dégageait l’horreur de la situation et une rage folle, celle de dénoncer. Se concentrant une grand partie sur sa détention dans les camps, le film se termine sur une note plus positive lorsqu’il vit au Mexique où il y rencontre notamment Frida Kahlo.
C’est avec beaucoup de grâce que le dessinateur Aurel rend un vibrant hommage. Un hommage à un homme qui a tout vécu mais aussi un rappel pour que l’histoire – même la plus sombre – perdure dans les mémoires. Un film percutant et l’un des plus beaux film d’animation de l’année, pour sûr.
Josep de Aurel. Avec les voix de Sergi López, Gérard Hernandez, Bruno Solo… 1h14
Sortie le 30 septembre
[…] ne reviendrons pas sur Adieu Les Cons, Josep que nous avons déjà chroniqué dans nos pages, ni sur Petit Vampire : trois films que que vous […]
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[…] de nouvelles idées, c’est bien le cinéma d’animation. Après le triplé Josep / Calamity / Petit Vampire, et avant Le peuple loup, on peut retrouver en salles Le sommet des […]