C’est bientôt le retour de la Ligue 1, envie de parler football ? Enfin… de joueur de football pourri gâté pour être exact. C’est le sujet du premier long-métrage de Leonardo d’Agostini. Quand une tête brûlée – mais également espoir du football italien – se coltine un professeur pour l’aider à se canaliser et avoir son bac, c’est une relation houleuse qui naît avant de se transformer en belle amitié. Prévisible mais extrêmement touchant.
Christian est un joueur de l’AS Roma qui a tout pour lui : la beauté, la richesse mais aussi l’arrogance qui va avec. Accumulant les déboires au grand désespoir de son manager et du président du club, ils décident tous les deux qu’il est temps de mettre un peu de discipline dans sa vie. Et c’est Valerio, un professeur solitaire et fauché qui va devoir s’accoutumer à ce personnage exubérant et je m’en foutiste.
Évidemment il n’y a rien d’original dans ce film qui suit un chemin bien écrit et qui ne sort jamais des clous. C’est cependant par la force de ses personnages qu’il parvient à nous captiver. L’excentricité de Christian qui n’est pas sans rappeler l’excellent Diamantino sorti l’année dernière – qui se concentrait sur une jeune star du football ressemblant étrangement à un certain Ronaldo -. Un jeune garçon à qui tout est donné sur un plateau en or massif mais aussi sur-entouré par des gens qui ne sont là que pour profiter de lui. Derrière cette allure sûre et détestable, se cache un garçon à la solitude immense obligé de combler ce manque en amenant l’attention sur lui. De son côté, Valerio est un professeur qui accepte ce travail à contre cœur – le salaire étant sa seule motivation – et voue une certaine haine pour ce Christian qui semble lui faire perdre plus de temps qu’autre chose.

À force de fréquentations, ces deux personnages diamétralement opposés vont finir par se comprendre et s’apprécier. Le Défi Du Champion correspond autant à celui de Christian, contraint de prouver au monde entier qu’il n’est pas qu’une tête brûlée, qu’à celui de Valerio qui, malgré tous les obstacles, prend son rôle de professeur à cœur et tente tout ce qui est en son pouvoir pour aider Christian. Quitte à trouver de nouvelles manières d’enseigner en se basant justement sur ses techniques footballistiques. Il est tout aussi intéressant de se mettre du point de vue de Christian qui, contre toute attente, n’a aucune appétence pour le football, ce qui entraîne un comique de situation lorsqu’il découvre l’envers du décor entre maisons luxueuses, filles vêtues de peu de tissu et magouilles de sportifs avec un œil toujours aussi incrédule.
Véritable feel-good movie sans prétention, Le Défi Du Champion séduira par sa générosité et son respect vis-à-vis du monde du football avec deux visions qui s’entrechoquent sans jamais prendre le pas sur l’autre. C’est probablement là toute la beauté et l’humilité de Leonardo d’Agostini.
Le Défi Du Champion de Leonardo d’Agostini. Avec Stefano Accorsi, Andrea Carpenzano… 1h45
Sortie le 5 août