Les Crevettes Pailletées : Entretien avec Félix Martinez & Geoffrey Couët

Vous pensiez en avoir fini avec Les Crevettes Pailletées ? Que nenni ! On se retrouve à la veille de la sortie du film pour une nouvelle interview avec cette fois-ci les acteurs Félix Martinez et Geoffrey Couët qui sont revenus sur leurs rôles respectifs, du travail avec les deux réalisateurs et la jolie amitié qui est née entre eux. En attendant on se retrouve demain pour la dernière interview doublée d’un portrait yup yup !

Un mot pour décrire Les Crevettes Pailletées ?

Geoffrey : Fou.

Félix : Exubérance.

La partie la plus compliquée de ce tournage était forcément les matchs de water-polo. Comment se sont déroulés les entraînements ?

F : C’était très dur parce que c’était un sport qu’on n’avait jamais pratiqué auparavant. Je crois d’ailleurs qu’aucun d’entre nous n’en avait fait auparavant. Après le bon côté des choses c’est que ça nous a permis de nous rencontrer en amont et tisser une vraie relation entre nous et ça a été très bénéfique pour le film. Et puis partager les vestiaires… [rires] et surtout en chier ensembles quoi. 

G : Je voulais rajouter aussi que le water-polo c’est très physique car en plus de nos entraînements on avait une coach qui nous entraînait individuellement sur la natation. Et quand tu prends enfin un peu de confiance et d’endurance tu te rends compte ensuite que les règles du jeu sont très compliquées. C’était hyper dur mais réjouissant de lutter parce qu’on fait un sport qui est très dur et c’est pas pour rien que ça s’appelle les Crevettes parce qu’on a pas des physiques de poloïstes. Et dans l’adversité et la difficulté on se rapproche et cette amitié qu’on est censé montrer à l’écran est devenue bien réelle. 

F : Notamment entre Geoffrey et moi qui sommes devenus les meilleurs amis du monde !

G : Exactement ! 

Quand on vient vous voir avec ce scénario on se dit quoi ?

F : Moi quand j’ai reçu le scénario j’ai pas lu le pitch, j’ai directement lu le scénario en entier. Quelque chose de très joyeux s’en dégageait même si j’avais un peu peur en ce qui concernait le water-polo. Personnellement je trouve qu’il y avait une dimension grand public qui était réjouissante et c’est assez rare de voir huit protagonistes gays dans un film mais dont le sujet premier n’est pas l’homosexualité finalement. 

G : Moi j’ai d’abord lu une de mes scènes principales et en la lisant des milliers de questions m’ont traversé l’esprit. J’avais pas du rejet mais de la méfiance. Ensuite j’ai lu le scénario et je me suis dit que c’était génial car il cherche pas que la finesse et le gras et qu’il peut amener des gens à parler de sujets dont ils n’auraient jamais parlé. Le film traverse une multitude de sujets avec gourmandise et plaisir et je me suis dit qu’il fallait que j’y aille. Et personnellement je trouve que l’amitié est une valeur essentielle qui régit beaucoup ma vie et ma façon de voir le monde. 

Comment s’est passé le travail avec deux réalisateurs ? C’était très écrit ou vous aviez une marge de manoeuvre ?

G : Ce qui est bien c’est que ce sont deux univers différents. Maxime a plus une expérience et une technique alors que Cédric c’est son histoire donc il avait plus un côté directeur artistique donc on savait vite vers qui aller piocher. Parfois c’était assez drôle parce qu’ils nous disaient des choses totalement contraires mais sur un même registre [rires]. Par exemple après une prise il y en a un qui vient me demander d’en faire plus, plus de truculences alors que juste après l’autre me dit d’être moins théâtral [rires]. Donc quand t’entends ça tu te dis que tu fais ce que tu veux ! Et puis nous étions neuf acteurs d’un côté et deux réalisateurs de l’autre donc on avait deux entités…

F : Souvent Maxime et Cédric étaient là avec leur mégaphone quand nous étions dans l’eau notamment et nous on avait nos bonnets, on entendait rien avec la flotte ou alors ils étaient très loin dans une voiture lorsque nous étions dans le bus. Il y avait souvent une histoire de distance entre nous donc s’ils voulaient donner des infos fallait le vouloir. Après par contre le scénario était très écrit. On a fait des lectures en amont, on a ré-écrit des petits trucs… mais il n’y a pas vraiment eu d’improvisation à part la scène des canoës je pense. 

G : Il n’y a pas eu de scènes qu’on a du chercher en tournant à part une dans le bus qui est quand même une scène centrale du film où là on a tous pris le temps de se poser, de réfléchir, de trouver le rythme et c’est un des moments que j’ai préféré pendant le tournage car se poser à onze c’est difficile. 

F : Et puis on dit qu’on est onze mais il faut pas oublier toute l’équipe technique qui nous accompagne.

Le point fort du film est qu’il évite les stéréotypes et qu’on a des personnages avec chacun un caractère différent, une histoire différente… Comme vous avez travaillé le scénario en amont, est-ce que vous avez ré-écrit certains aspects de votre personnage ? Vous y avez apporté quelque chose de personnel ?

F : En amont on avait cette vigilance là de se demander si on en faisait pas trop tout en gardant en tête qu’il y a une vraie palette de couleurs dans le film. Il s’agissait pas d’éviter tous les clichés car c’est ce qui nous compose aussi. Chaque personnage était bien défini donc on y a peu touché mais c’est vrai qu’on a ré-écrit quelques petites phrases ou certaines répliques dont on se rendait compte qu’elles n’étaient pas pour nous.

G : Il faut dire aussi que tout ce travail a été fait en amont par Coralie Amedeo. Je pense qu’on a été choisi pour nos univers différents justement entre celui qui vient du théâtre, de la télé du cinéma… Ça ne veut pas dire que nous sommes les rôles mais on a été pris pour notre façon d’accéder facilement à l’univers du rôle. 

Votre meilleur souvenir de cette aventure à onze ?

G : Felix Martinez ! [rires]

F : La scène dans la piscine transformée en boîte de nuit c’était génial mais surtout la soirée juste après !

G : Il faut savoir qu’on a été chauffé à blanc toute la journée dans ces décors et ces costumes incroyables sans compter les figurants qui étaient tous géniaux. On était épuisé mais on attendait qu’une chose c’était de faire vraiment la fête ! Et sinon la générosité de tous ces gens-là, la moitié des figurants étaient des potes de Cédric, ils n’étaient pas payés et se dire qu’il y avait une vraie entraide pour faire cette scène c’était fabuleux.

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