Vous vous rappelez lorsque Mia et Sebastian se sont frottés au showbiz à Los Angeles dans La La Land avec plus ou moins de réussite ? D’autres s’y sont essayé·e·s il y a de cela des années grâce à Robert Mulligan qui propulsait Debbie Reynolds et Tony Curtis au cœur de New York et son industrie impitoyable.
Pete Hammond Jr. est un joueur de saxophone, de clarinette et de flûte qui décide de quitter le Wisconsin pour vivre de sa passion à New York. De son côté, Peggy Brown est une jeune femme qui rêve de devenir danseuse mais est pour l’instant cantonnée à un travail pittoresque où elle gagne sa vie en dansant pour des hommes. Son patron Don Rickles est loin d’être insensible à ses charmes si bien qu’il lui propose de rembourser ses dettes de manière bien peu orthodoxe. Alors que Peggy a du mal à payer son loyer, c’est sa rencontre fortuite avec Pete qui va lui permettre de garder son appartement en le partageant avec ce dernier. Deux rêveur·se·s qui vont faire face à la dure réalité : Peggy est la distraction de tous les hommes qui passent tandis que Pete se fait voler ses instruments de musique.

Deuxième film du réalisateur Robert Mulligan, Les pièges de Broadway nous plonge dans les désillusions que renferment New York : le campagnard happé par la grandeur de la ville est bien vite rattrapé par sa naïveté, tandis que la jeune femme se bat seule pour s’en sortir. Une colocation inattendue et désintéressée se met en place et, évidemment, débouche sur bien plus mais il est intéressant de découvrir l’évolution de leur relation du statut de simple colocataires à des petites attentions allant même jusqu’au sacrifice. Le film ne manque pas de charme grâce à son duo à l’alchimie indéniable. Iels peuvent compter sur des seconds tout aussi efficaces dont le fabuleux Don Rickles (plus connu pour être la voix de Mr. Patate dans Toy Story mais aussi un comique de stand-up hors pair) qui interprète l’infernal boss de Peggy Brown. Sans oublier le propos du film qui, sans être novateur, provoque indéniablement de l’empathie pour nos personnages qui n’ont décidément pas de chance et qui les témoins d’une industrie qui ne fait pas de cadeau, encore moins lorsque l’on est absolument personne.
Malgré tout le charisme et la sympathie que peut dégager le film, il manque un poil de consistance, entre des dialogues parfois trop bavards et une mise en scène pas spécialement inspirée. Il n’empêche que Robert Mulligan nous délivre là une jolie comédie romantique qui donne le sourire et nous rappelle qu’il faut toujours rêver peu importent les obstacles.
Les pièges de Broadway de Robert Mulligan. Avec Tony Curtis, Debbie Reynolds, Don Rickles… 1h45
Sortie en 1960