Des centaines d’années après qu’un évènement apocalyptique ai détruit la Terre, l’humanité s’est adaptée pour survivre en trouvant un nouveau mode de vie. Ainsi, de gigantesques villes mobiles errent sur Terre prenant sans pitié le pouvoir sur d’autres villes mobiles plus petites.
Tom Natsworthy – originaire du niveau inférieur de la grande ville mobile de Londres – se bat pour sa propre survie après sa mauvaise rencontre avec la dangereuse fugitive Hester Shaw. Deux personnages que tout oppose, qui n’étaient pas destinés à se croiser, vont alors former une alliance hors du commun, destinée à bouleverser le futur.
En matière de blockbusters, les années 2010 sont des années de plomb. Depuis le début de la décennie, les divertissements à gros budgets ont du mal à tirer leur épingle du jeu et il semble difficile aux studios de se renouveler. Quand a été annoncé la mise en chantier de « Mortal Engines », avec Peter Jackson à la production, on pouvait attendre de ce projet une once de nouveauté et de fraîcheur.
Adapté du roman « Mécaniques Fatales » de Philip Reeve, « Mortal Engines » est un script écrit par Peter Jackson, Fran Walsh et Philippa Boyens. Les trois compères avaient déjà adaptés pour le grand écran « Le Seigneur de Anneaux » avec le succès que l’on connait. Si l’action et l’épique était au rendez vous, pour « Mortal Engines » c’est une autre histoire. Le film débute comme un conte, avec une voix off relatant les faits qui ont amenés le monde dans cet univers post apocalyptique. Et honnêtement, l’entrée en matière est impressionnante. La D.A est soignée et la réalisation convoque tour à tour Mad Max et John Carter. Une fois les motivations des personnages présentés, le souffle du début retombe avec fracas. On se demande si on ne regarde pas une série tant la mise en scène manque d’ambition. Christian Rivers, le réalisateur, signe ici son premier long métrage et on se pose la question de savoir pourquoi avoir donné un si gros morceau à un débutant. Mais même si la réalisation est assez plate, le scénario manque tout autant d’audace. Le film se révèle être un énième récit « young adult » dont les enjeux peuvent être devinés dès le début et qui ne montreront aucunes surprises. Au fur et à mesure de la fuite de Hester et Tom, les deux protagonistes vont rencontrer des personnages qui ne resteront que des figures fantomatiques. Aucune identification, aucun attachement. On aurait aimé savoir pourquoi le personnage d’Anna Fang est considérée comme l’ennemi numéro 1 de Londres, mais rien n’est dévoilé, même pas au détour d’un dialogue.
Dans ce film, tout va trop vite si bien qu’on arrive à se demander si le montage n’a pas coupé des parties importantes, présentant un univers assez mal identifié et identifiable. Qui habite derrière le mur, combien y a-t-il de capitales sur roues ? Des questions qui resteront partiellement sans réponses. Le film sait néanmoins réussir les séquences plus émouvantes avec le personnage de Shrike, le robot père de substitution de Hester. Le flash back sur la relation entre les deux est superbement juste et touchant. La suite enchaîne les scènes d’action avec un rythme effréné sans se poser pour laisser le récit respirer si bien qu’on se sent trimballer plutôt qu’impliquer dans ce qui se passe à l’écran.
« Mortal Engines » prouve que la marque déposée « Peter Jackson » n’est pas gage de perfection. Mais il est fort à parier que le film saura trouver ses défenseurs, comme John Carter avant lui.
Mortal Engines de Christian Rivers. Avec Hera Hilmar, Robert Sheehan, Hugo Weaving… 2h08
Sortie le 12 décembre