En Thaïlande, on ne fait pas que creuser des piscines bien trop profondes sans dénivelé de bassins (et, attention vous allez rire, sans échelle !). On aime bien aussi ne pas réveiller quelqu’un endormi sur un matelas pneumatique alors que cette dernière se vide, attacher son chien pour qu’il ne puisse prévenir personne, et faire en sorte que la copine le rejoigne en s’éclatant la tête sur le rebord. Sinon c’est pas drôle. Ajoutons en surcroît un croco en liberté et des pluies torrentielles, et on tient un postulat de départ bien solide pour The Pool.
Ce qu’on a oublié de vous mentionner, c’est qu’en plus d’avoir des obstacles qui feraient pâlir n’importe quelle personne normalement constituée, notre couple de héros est con comme ses pieds. Le but du réalisateur étant de nous tenir enfermé·es dans la piscine une heure trente durant, il accentue les situations les plus idiotes possibles pour que son personnage ne puisse jamais avancer, faisant souvent preuve d’une cruauté perverse. À peine tente-t-il de grimper – et alors qu’il n’y a ni croco ni sensation d’urgence – qu’il s’éclate l’ongle sur une lumière. Chaque situation est une course contre la tension, qui fonctionne avec plus ou moins de succès mais est toujours ancrée dans un jusqu’au boutisme certain.

Besoin du rouleau de gaffeur tombé plus tôt pour écrire “Help” sur le sol carrelé? Il est dans la gueule béante du croco endormi un peu plus loin. Une trappe dans le sol? Déambule donc dans les couloirs d’arrivée d’eau pour te retrouver… dans une seconde piscine juste à côté. Ta nana s’est heurtée la tête et tu dois vite la sortir pour éviter la commotion? On va aussi dire qu’elle est enceinte, histoire de, au cas où c’était pas assez urgent. Les situations amenant déjà au caractère catastrophe sont étirées au maximum, offrant au métrage son charme, mais tout tourne en rond et devient vite assez redondant.

On est malgré tout diverti·e par ses situations abracadabrantesques qui n’arrêtent pas de prendre une ampleur improbable, par ses rebondissements constants qui nous font nous demander jusqu’où le réalisateur va faire preuve de sadisme envers ses héro·ïnes. On salue le placement bien intrusif de Pizza Hut, l’un des producteurs du film, et on salue surtout The Pool, un Crawl bourré aux hormones qu’on n’attendait pas, et qui nous a bien amusé·es.
The Pool, de Ping Lumpraploeng. Avec Theeradej Wongpuanpan, Ratnamon Ratchiratham…1h31.
Pas de date de sortie pour l’instant.