Deuxième partie de notre retour sur cette édition online du BIFFF. Et à défaut de hurler « La porte ! » à tout bout de champ sous peine de se voir réprimandé·e par les voisin·e·s, on tombe face à une sélection solide et variée, et ce même dans les titres qui nous laissent le plus dubitatif·ve.
On pense ainsi à Possessor de Brandon Cronenberg ; il suffit de jeter un œil sur son film pour bien comprendre son lien de parenté avec David. Les thématiques sont ainsi présentes (rapport au corps, dépossession de soi) et le ton s’avère assez austère pour intriguer, mais il nous manque un petit truc qui ferait pencher la balance, sans doute dû à sa froideur visuelle. Le résultat est intéressant mais, ironiquement, manque de chair pour réellement marquer plus longtemps et ce malgré le choc de certaines séquences.
On s’est plus retrouvé envoûté·e par Détention, adaptation du jeu vidéo éponyme au traitement horrifique assez cru. Situé dans la Terreur Blanche de Taïwan, le film trouve son effroi dans une inscription politique qui fait froid dans le dos. Abordant la question de la mémoire et du savoir en temps d’oppression, Détention profite d’un positionnement visuel bien mené qui parvient à nous émouvoir. C’est donc un joli moment de flippe qui fait bien plaisir.
Pas de peur dans Keeping company mais un rire, cynique, très grinçant. En confrontant assureurs à un kidnappeur en série, le film trouve le moyen d’attaquer plusieurs milieux à la fois, avec une certaine virulence. Si l’on devra attendre un final plutôt cruel pour que le ton carnassier aboutisse totalement, on reste surpris par la volonté de notre trio principal de vouloir tout simplement trouver une place dans une famille…
La famille est également au cœur d’un Voice of silence plutôt réussi dans son aspect tonal multiple. On s’attend à une forme plus drôle par son ouverture mais la sensibilité du long-métrage parvient à captiver avec une certaine réussite, notamment par le biais de son casting. Bref, une agréable surprise qui se tient plutôt bien.
En comparaison, King car semble se perdre un peu dans son récit d’une lutte sociale contaminée par l’utilisation de voitures voulant prendre le pouvoir. Reste que le fond est présent, assez nuancé et passionnant à regarder, et que visuellement, Renata Pinheiro n’a pas à avoir honte de sa mise en scène bien gérée. Un petit tour de vis sur le scénario et clairement, on sait que le moteur repart, surtout au vu de certaines séquences (dont une scène de mécanophilie assez surprenante).
Post Mortem s’avère un peu plus conventionnel, notamment dans sa question d’un village hanté. Cela n’empêche pas le film de profiter de ses idées de base, telle que la photographie post mortem qui interroge sur la mise en scène de la mort. On se trouve même pris par certaines scènes qui auraient peut-être plus fonctionné avec une intrigue un peu plus resserrée. Encore une fois, rien de honteux tant le film fait ce qu’on lui demande, bien que l’on regrette un peu de ne pas avoir le public derrière nous pour crier en notre compagnie…