Quatrième retour sur cette édition online du BIFFF avec du combat post-voyage parallèle, un kyste, des couples, de l’hypnose, une jambe coupée et un drame où le genre surgit avec fracas. Non, ce n’est pas n’importe quoi et oui, tout cela a un sens.
Avec Slate, on aurait pu craindre une forme de recréation d’un style tarantinien déjà basé sur la réappropriation. Que du contraire tant le film parvient à trouver son style en développant son aspect fun sans ignorer le sérieux de sa situation. En semblant se diriger vers une allégorie d’accomplissement dans la fiction, Slate se fait des plus plaisants.
On aurait voulu dire cela de Cyst, qui vogue allègrement sur les routes du délire bis avec ce kyste qui prend vie pour attaquer les gens. Malheureusement, l’aspect trop outrancier fait tourner le tout un peu trop à vide. Si le public du BIFFF aurait pu rendre la séance hilarante, sa découverte individuelle se fait amusante, sans plus.

Plus pince-sans-rire que drôle, Happily fonctionne remarquablement bien dans son traitement des relations amoureuses. On a peur à un moment d’une critique du couple stérile mais le film parvient à tirer son épingle du jeu par son casting et une mise en scène assez solide.
On part au Japon avec Signal 100, récit d’un prof à bout qui hypnotise ses élèves pour qu’ils se suicident s’ils ne respectent pas certaines règles. Le tout commence bien et pourrait même être considéré comme une critique de la pression imposée aux étudiant·e·s dans leurs comportements quitte à les mener à leur autodestruction. Malheureusement, le rythme s’avère inégal, notamment dans sa conclusion, et nous laisse avec un sentiment plutôt moyen malgré l’inventivité dans les morts.

Le potentiel BIFFFesque de Bloody Hell s’avère bien plus accompli tant le métrage trouve un équilibre tonal tout bonnement hilarant et divertissant. On ne s’ennuie pas une seconde dans cette relecture de conte et de comédie romantique, bien menée à tous les niveaux. Il y a clairement de quoi offrir un spectacle dans ce bien nommé Bloody Hell qui aurait fait le bonheur du public lors de la Nuit Fantastique.
On clôture cette session avec le très amer The guest room, dont l’orientation de genre se révèle progressivement au fur et à mesure de l’avancée de ce huis clos. On peut être dubitatif·ve dans sa façon de traiter les parents, et plus spécifiquement la mère, ou être ému·e par ses questions sur les répercussions d’un chagrin émotionnel. Accordons-nous au moins sur la mise en scène et l’imagerie qui parviennent à ajouter une épaisseur psychologique au film. De quoi apporter un peu d’amertume à une sélection toujours aussi délicieuse à savourer.