David Sanberg propose un postulat de départ simple et efficace. La peur la plus commune, et celle que nous avons tous probablement ressentie étant enfant est celle du noir. Qui n’a jamais demandé à avoir une petite veilleuse de peur que des monstres débarquent dans notre chambre ? Cette peur primaire devient le sujet central du film. Une famille hantée par un esprit qui n’apparaît que dans le noir. Rebecca, l’aînée, a quitté le domicile familial depuis un moment et n’y a jamais remis les pieds. Son petit frère, désormais seul avec leur mère, subit jour après jour les excès de folies et divagations de cette dernière mais les choses s’aggravent lorsqu’il découvre à son tour l’existence de cet esprit. Rebecca est alors obligée de revenir dans les lieux qui l’ont hantée petite et affronter un esprit mais aussi de sombres secrets liés au passé de sa mère.
Le film nous plonge dans le vif du sujet, point besoin d’explication, la situation nous expose le problème. Un homme finit sa journée dans une sorte d’entrepôt tandis que sa secrétaire ferme tout. Lorsqu’elle éteint la lumière, une ombre apparaît au loin et disparaît aussitôt que la lumière est rallumée. La secrétaire joue avec l’interrupteur, et l’angoisse monte au fur et à mesure. On sait que cette ombre menaçante va s’approcher. Quand ? On ne le sait pas. Mais cet esprit n’est venu que pour l’homme en question, qui, loin d’être étonné se défend avec ferveur. On sait pourtant qu’une fois les lumières éteintes, le sort de notre personnage est scellé. L’unique solution ? Toujours avoir une lumière à portée de main.

Au fur et à mesure, on nous plonge dans les méandres de la vie de la mère. Tout tourne autour d’elle et de cet esprit. C’est là que le film prend une tournure intéressante et une seconde lecture passionnante, interrogeant le passif de la mère pour donner une once d’explication concernant sa dualité avec l’esprit. Une façon intelligente d’évoque le déni dans un deuil, une phase de laquelle va devoir s’extirper la mère si elle veut que ses enfants survivent.
En prenant le noir comme source de peur, il n’y a finalement pas besoin d’élaborer des jump scares à outrance. La simple menace de la nuit suffit à nous rappeler que l’esprit va bientôt arriver. Efficacité dans ses scènes d’horreurs ainsi que dans l’utilisation de la lumière, que ce soit un simple néon qui clignote dehors qu’une lampe à ultra violet.
Exercice de style réussit pour David Sandberg qui, avec Dans le noir, nous replonge autant dans nos peurs enfantines mais propose également une très belle lecture sur la notion de deuil et de sacrifice. À regarder donc… dans le noir de préférence !
Dans le noir de David Sandberg. Avec Teresa Palmer, Maria Bello, Billy Burke… 1h21
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