L’animation japonaise compte une palette impressionnante d’auteurs de génie. Satoshi Kon en faisait partie. Il n’a malheureusement pas pu en réaliser beaucoup, quatre longs-métrages, une série d’animation. Et pourtant, son influence est colossale pour le cinéma japonais contemporain comme dans le monde entier. C’est ce que cherche à montrer Pascal-Alex Vincent dans le documentaire qu’il a présenté pour Cannes Classics 2021.
Le projet documentaire est d’aller chercher aux quatre coins du monde des témoignages de cinéastes marqués par Satoshi Kon. Des japonais bien sûr, comme son mentor Mamoru Oshii, mais aussi Darren Aronofsky ou encore Marc Caro. C’est dans un ordre chronologique qu’est retracée la carrière de ce créateur si particulier, de ses commencements en tant que mangaka jusqu’à sa mort soudaine et brutale due à un violent cancer, en s’attardant en particulier sur chacune de ses œuvres cinématographiques : Perfect Blue (1997), Millenium Actress (2001), Tokyo Godfathers (2003), Paranoia Agent (2004) et Paprika (2006).
Réalisé 10 ans après sa mort, le documentaire prend comme matière principale les souvenirs de gens qui l’ont connu, et sur l’admiration de ceux qui se sont inspirés de lui. En prenant ses créations comme des étapes, le documentaire permet in fine d’insérer Satoshi Kon et son œuvre dans l’histoire du cinéma en général, dans celle de l’animation japonaise en particulier. Malgré sa courte carrière, Satoshi Kon a marqué de manière durable ses pairs dans son environnement créatif.
La grande force de ce documentaire, c’est de donner envie de se plonger inlassablement dans l’univers créatif du maître, de découvrir et redécouvrir des œuvres si puissantes, qu’elle ne peuvent que grandir en nous. L’Illusionniste est l’aboutissement du processus qui mène Satoshi Kon à l’immortalité : il fait désormais partie de l’Histoire.
Satoshi Kon, l’illusionniste de Pascal-Alex Vincent. 1h22
Présenté à Cannes Classics 2021.