Kaylee est une boxeuse émérite qui s’est entraînée toute sa vie pour devenir la meilleure. Toute sa vie bascule le jour où sa petite soeur Weeta disparaît alors qu’elle rentrait à la maison. Depuis, plus aucune trace d’elle ni d’indices. Kaylee a abandonné la boxe (ou tout du moins les championnats car malgré tout elle continue de s’entrainer avec son coach) pour travailler en tant que serveuse dans un fast-food. Malgré tout, elle n’a pas abandonné les recherches concernant sa petite soeur et découvre qu’elle a été enlevée par un réseau de trafic sexuel. Ni une, ni deux, Kaylee décide d’infiltrer ce réseau pour espérer la retrouver mais c’était sans compter sur ces ennemis tout aussi intelligents et bien plus cruels.
Longtemps réalisateur d’épisodes de séries télé (notamment pour Narcos : Mexico), Josef Kubota Wladyka s’attaque ici à son premier long-métrage qui comporte les défauts inhérents mais regorge de qualités indéniables. La boxe n’est que secondaire dans cette histoire bien qu’elle soit une toile de fond nécessaire pour comprendre le personnage de Kaylee. Cette jeune femme rongée par la culpabilité à cause de la disparition de sa soeur sombre, n’est plus que l’ombre d’elle-même en plus d’entretenir une relation houleuse avec sa mère qui la tient pour responsable même si elle refuse de le verbaliser. Mais Kaylee reste une battante, quand il y a une infime chance de retrouver sa petite sœur, elle décide de foncer et de se frotter aux pires êtres qui puissent exister.

Catch the fair one trouve son équilibre entre Taken et A Beautiful Day où la violence est nécessaire, salvatrice mais aussi de plus en plus dangereuse. Une fois infiltrée dans le réseau de trafic sexuel, Kaylee est livrée à elle-même, pourchassant un fantôme alors qu’elle est à la merci de personnes plus virulentes qu’elle. La traque est sans relâche, la tension grimpe alors que Kaylee s’approche de la vérité mais est-ce que cette vengeance amène réellement une satisfaction ou est-ce juste une cause perdue ? Que ce soit l’un ou l’autre, le film brille, nous met un uppercut grâce à Kali Reis qui s’avère être tout simplement la révélation de ce festival. Son regard happe la caméra, ses poings serrés et sa détermination crèvent l’écran alors qu’elle s’enfonce dans quelque chose de beaucoup plus sombre.
La palette de couleurs ternes et grises sont ponctuées de couleurs vives dont principalement le rouge pour dessiner comme un état des lieux la situation : on ne peut pas se leurrer, les personnes victimes de trafic sexuel sont rarement retrouvées vivantes (ou retrouvées tout court). Une déchirante vérité que Kaylee met du temps à accepter et qu’elle tente justement d’oublier à travers cette violence intrinsèque au personnage. La fin peut être déconcertante mais sonne tellement juste que c’en est bouleversant.
Même s’il souffre parfois de quelques petits défauts d’écritures, Catch the fair one reste un long-métrage solide mais aussi nécessaire lorsqu’il s’agit de mettre en lumière la disparition des jeunes femmes amérindiennes embrigadées dans des réseaux de trafic sexuel.
Catch the fair one de Josef Kubota Wladyka. Avec Kali Reis, Daniel Henshall, Tiffany Chu… 1h25