[FOCUS] : Spielberg, le documentaire signé HBO

C’est l’un des plus grands si pas le plus influent de sa génération, Steven Spielberg est le roi. Celui qui bouleversa Hollywood avec son film Les Dents De La Mer a droit à son portait de plus de 2H30 sur la chaîne HBO (Game Of Thrones, The Wire, Les Sopranos) la carrière du monsieur est retracé pour le plus grand bonheur des cinéphiles. On décide d’en parler parce que l’on aime Steven Spielberg et que ce documentaire est d’une générosité et d’une richesse que l’on ne peut pas simplement dire, c’est bien, car oui c’est fabuleux même! On va aller un peu plus loin et parler en profondeur de ce film documentaire. Ps : Le documentaire est en anglais uniquement.

L’Appel de l’aventure

Steven voit à l’âge de 16 ans le classique Lawrence d’Arabie et il trouve le film incroyable au point qu’après son visionnage, il perd l’espoir de pouvoir faire mieux un jour, ce n’est qu’une semaine plus tard qu’il le revoit et qu’il comprend le sous-texte et l’envie de réaliser est plus forte que jamais et devient son objectif. Un jour il s’introduisit sur un plateau de Universal où il avait l’habitude de traîner pour être au plus près de sa passion et il parvint même à être sur un plateau avec Hitchcock. Il le regardait travailler et apprenait le métier. Dès son plus jeune âge il réalise des petits films, c’était déjà son passe-temps.  Il tournait des scènes de son côté et au montage, il incorporait des plans de vrais films, ainsi il créait sa propre histoire.  C’est grâce à ses petites productions et à son culot que le directeur d’Universal l’a embauché.

Son premier coup d’éclat s’avère être Duel, un téléfilm où un camion poursuit une voiture.  Steven dit que c’est une métaphore de sa vie : le camion ce sont les gens qui le maltraitaient et la voiture, c’est lui qui fuyait. La fin du film ne plaisait pas au studio, mais Steven résiste et maintient sa version qui est celle que l’on connaît. Un jeune homme qui savait déjà ce qu’il voulait et qui ne se laissait pas faire.

Ce qui est extraordinaire avec cette époque, c’est que tous les grands de nos jours sont amis depuis longtemps. Le groupe s’appelait les movie Brat’s. Francis Ford Coppola, George Lucas, Martin Scorsese, Brian de Palma et Steven Spielberg la bande la plus influente de tous les temps. Hollywood était en plein changement et ces jeunes étaient prêts à tout révolutionner. Il y avait un esprit de compétition et en même temps l’entraide était présente. D’ailleurs le générique de Star Wars, c’est Brian de Palma qui en a eu l’idée !

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Le succès fracassant

Les dents de la mer est considéré comme le premier blockbuster pourtant la genèse du projet est bien moins calibré que ceux de nos jours. Le tournage a débuté alors que rien n’était finalisé, Steven a dû trouver des subterfuges parce que le requin avait pris l’eau dès le premier jour. De plus la musique y joue un rôle capital dans cette oeuvre. Plus la musique est proche, plus le requin l’est et à l’inverse. D’autres astuces pour ne pas montrer la bête sont utilisées dans le film. C’est le premier long-métrage à être tourné en pleine mer. Un phénomène de société voilà c’est cela Les dents de la mer ! Ce moment où l’on est assit et que l’on ne sait pas quoi faire, c’est exactement ce que Steven Spielberg a vécu. Un conseil que lui a donné le réalisateur Henry Hathaway: (rien à voir avec l’actrice) “cet instant ou tu doutes, tu le gardes pour toi et tu ne le montres à personne.” Un réalisateur, c’est un chef d’orchestre et dirigé un plateau peut être extrêmement difficile.

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Rencontre du troisième type est inspiré par L’Odyssée de l’espace en 2001. C’est à 17 ans qu’il a eu l’idée du film. C’est par ailleurs son film le plus personnel. La musique comme vecteur de communication entre espèces est une idée à lui, car il trouve que c’est plus émotionnel. Le divorce de ses parents l’a beaucoup affecté. Il a cru pendant des années que, c’est son père qui les a quitté alors que c’est sa mère qui a entamé une relation avec le meilleur ami du paternel. Il a fallu plus de 15 ans à Steven Spielberg pour accorder le pardon à son père ! Ce qui nous amène au thème le plus présent dans sa filmographie; : l’absence du père et la fragilité de la sphère familiale.

De film culte en film culte

E.T ne parle que de cela et à la base le film devait être bien plus sombre, mais Extra-terrestre est la métaphore parfaite pour parler de ce père manquant. Le long-métrage  comporte beaucoup d’enfants et c’est pour cette raison que le film a été tourné au jour le jour. Si dans l’histoire c’était hier, c’était pareil sur le tournage. Grâce à cette méthode les enfants étaient plus impliqués.

Les succès se s’enchaînent et Steven Spielberg se sent tellement confiant qu’il peut tout faire. Il se dit que lui aussi peut réaliser une comédie, c’est alors qu’il décide de faire 1941 mais les retours furent virulents ! Un échec qui marqua et calma Steven pendant un moment. Jusqu’à ce que George Lucas a la brillante idée de confier Indiana Jones à notre Spielberg alors que ce dernier était prêt à réaliser un James Bond. D’où vient le nom du héros ? Indiana était le chien de Lucas ! Notre ami Steven avait la réputation de dépasser le budget de ses films, mais il a fait la promesse à Georges qu’il ferait son Indiana Jones sans sûrcoût. Le deal était que si le film est une réussite Steven devait réaliser deux suites. Il est le premier réalisateur à atteindre le milliard de dollars dans sa carrière.

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En 1993, sortent deux films majeurs : l’un c’est La liste de Shindler et l’autre, c’est Jurrasic Park. Il a fallu 10 ans à Steven pour avoir le courage de mettre en scène La Liste de Schindler qui n’est pas un documentaire, mais qui colle au plus proche de la réalité de cette période. Le film étant notamment tourné sur les vrais lieux à savoir Auschwitz. Ce fut dur pour lui, son film le plus difficile à faire. Jurassic Park marque un tournant dans l’histoire du cinéma grâce à ses créatures numériques crédibles. La révolution digitale est née avec ce long-métrage.  Il faut sauver le soldat Rayan a eu droit à 27 jours de tournages pour la scène de la plage qui se trouve au début de l’histoire.

Bref, que l’on aime ou  pas le style Spielberg, on est forcé de constater que la trace qu’il a laissé sur l’industrie cinématographique est immense et indéniable aussi bien pour les Blockbusters que pour les films plus intimistes. Tous parlent de la séparation et de la réunification, on dit souvent que les longs-métrages sont inspirés par des faits personnels et c’est d’autant plus vrai chez cet homme. Car son cinéma est unique, il sait ce qu’il veut et ce qu’il ne veut pas à l’écran. Être sur un plateau de tournage, c’est sa thérapie. Chaque film est un challenge et c’est ce qui le motive à créer ses propres aventures. Il travaille avec les mêmes personnes depuis des années et son plus fidèle allié et son plus vieux n’est autre que le compositeur John Williams.

Le documentaire comporte bien plus d’informations que ce que cet article et les images d’archives sont une aubaine pour qui veut en savoir plus. La liste des intervenants est gigantesque et c’est avec plaisir que l’on vous laisse voir qui est de la partie. De fait toute la partie production et l’aspect plus intime de Steven Spielberg sont des sujets abordés, mais ici, c’est plus son travail qui nous intéresse. Un homme passionnant et un documentaire qui l’est tout autant!

Spielberg par HBO, Etats-Unis, 2017, 2h30
Sortie le 7 octobre

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